PHILIPPE DOUSTE-BLAZY a commencé sa mission ministérielle auprès des urgentistes, d'abord en visitant les urgences de l'hôpital parisien Necker - Enfants-Malades, puis en s'adressant aux congressistes d'« Urgences 2004 », colloque organisé à Paris par les Samu de France et la Société francophone de médecine d'urgence (Sfmu).
« Les ressources sont aujourd'hui réunies, en tout cas je l'espère, dans le plan Urgences mis en place cette année » (totalisant 489 millions d'euros sur cinq ans dont 150 millions en 2004), a déclaré le nouveau ministre de la Santé et de la Protection sociale. Répondant en écho aux critiques du bouillant Dr Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf), à propos des « effets d'annonce » du gouvernement (« le Quotidien » du 2 avril), Philippe Douste-Blazy a annoncé « la mise en place immédiate » d'un suivi des dépenses en espèces ou en postes, avec à la clé « tous les six mois (...) une opération-vérité des chiffres » du plan décidé en septembre, après la canicule, par son prédécesseur, Jean-François Mattei.
Le ministre constate encore des « difficultés de fonctionnement » : « manque de coordination en amont, notamment avec la médecine de ville », « manque de moyens techniques et logistiques » et, enfin, « manque de relais en aval dans les autres services hospitaliers ». Face à ces difficultés, il faut appliquer le plan Urgences « sans délai », mais aussi considérer comme « hautement prioritaires » les urgences pédiatriques et les hôpitaux de proximité, et « renforcer l'efficacité des "plans blancs" » grâce à « la tenue régulière d'exercices de simulation », a précisé Philippe Douste-Blazy. Enfin, le ministre a lancé un appel aux urgentistes : « Trouvez-moi un outil d'évaluation des services d'urgences fait par la profession ! ».
En matière d'« organisation de la chaîne des urgences dans notre système de soins », le ministre de la Santé veut « aller plus loin » que la circulaire du 16 avril 2003, et voir « un cahier des charges concerté entre tous les acteurs concernés par les soins non programmés, élaboré dans chaque département ».
Au nom de la « sécurité », Philippe Douste-Blazy préconise « la présence d'un infirmier aux côtés du médecin » au sein de « chaque équipe Smur ». Outre la qualité reposant sur « l'évaluation des activités, des pratiques et des moyens », le ministre défendra « l'égalité et la qualité pour tous dans l'accès aux soins urgents », grâce au développement de « vraies filières de soins des services de courts séjours » (renforts des équipes Smur, des équipes d'Urgence d'unité de proximité et des équipes médicales et d'infirmiers des hôpitaux locaux), et grâce à une meilleure « répartition des postes médicaux par bassin de population, par territoire... » (mutualisation des équipes).
Philippe Douste-Blazy a par ailleurs voulu rassurer en annonçant « un suivi attentif » des fermetures estivales de lits afin de « détecter et de corriger les situations à risque dans les meilleurs délais ».
A propos du malaise hospitalier en général : « Les médecins (sont) inquiets comme si le ressort de l'hôpital public était cassé », mais celui-ci reste, assure-t-il, « un bel exemple à conserver » et même « l'un des plus beaux joyaux de la République ».
759 postes créés
A fin du mois de mars, le ministère a recensé 759 postes médicaux et paramédicaux créés dans les services d'urgences, les Samu et Smur, dans le cadre du plan Urgences : 144 permanenciers, 266 infirmières (Smur et urgences), 176 postes de praticien hospitalier (93 en Samu-Smur, 83 aux urgences), 52 ambulanciers de Smur, 121 aides-soignants et agents de service hospitalier.
Le ministre recense par ailleurs « 435 postes créés pour améliorer la prise en charge des personnes âgées », « 39 lits d'éveil "coma" financés » et souhaite enfin « 1 028 lits » en plus en soins de suite.
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