« L a douleur de tout être humain, où qu'il soit sur la planète, doit pouvoir être prise en charge. Aujourd'hui, on n'a plus le droit d'avoir mal », affirme le Dr Alain Serrie, président de DSF. Au début centrée sur les douleurs entraînées par les amputations et les traumatismes physiques causés par les mines antipersonnel, l'association prend aujourd'hui en charge toutes les formes de douleur, qu'elles soient physiques, en rapport avec un cancer, une infection à VIH, une brûlure, ou psychologiques.
Les missions cliniques sont assurées bénévolement (sauf les missions de longue durée) par des professionnels de santé : médecins, chercheurs, psychologues, infirmières spécialisées dans le traitement de la douleur. En parallèle, l'association assure des actions de formation des professionnels locaux grâce à un enseignement universitaire dispensé au sein des facultés de médecine. Près de 60 % de son budget y est consacré. Depuis huit ans, 25 000 patients ont déjà été pris en charge et 1000 heures de formation dispensées.
La douleur ne se montre pas
Lancée en présence en présence de l'ancien ministre Bernard Kouchner, la première campagne de communication et de sensibilisation de l'association a pour but de financer de nouveaux projets : agrandissement du Centre de soins palliatifs de Phnom Penh au Cambodge, mise en place d'un hôpital de jour médico-psychologique à Gyumri, en Arménie, et à Xaï-xaï au Mozambique, ouverture d'un centre de brûlés en Angola. A Kinshasa et à Luanda, des programmes universitaires devront voir le jour.
Les affiches de la campagne, visibles depuis le 20 juillet, ont été réalisées gratuitement par BDDP & fils et TBWA/Corporate/Non profit. Parce que « la douleur ne se montre pas, mais se ressent », elles ne montrent pas d'images chocs, mais des textes courts évoquent la souffrance des patients. Par exemple, cet enfant de 8 ans qui vit à la frontière de la Namibie. Son village a été attaqué au napalm. « Placez votre main au-dessus d'un briquet allumé et lisez ce qui suit », dit le message, et peut-être ressentirez-vous les brûlures profondes qu'il a sur tout le corps.
Modifier les pratiques
Au Luanda (Angola), 780 enfants sont brûlés par an. La mortalité y est de 40 %, faute de traitements antalgiques. Les pansements ne sont pas changés parce que le personnel soignant sait que l'enfant va hurler de douleur. Résultat : les plaies s'infectent, la douleur augmente. L'enfant finit par mourir. Le Dr Serrie l'affirme : « Prendre en charge la douleur conduit non seulement à changer les mentalités, mais aussi à modifier les pratiques. »
L'association joue aussi un rôle de conseil auprès des gouvernements des pays où elle intervient. En 2000, elle a permis de faire inscrire la morphine sur la liste des médicaments essentiels au Cambodge.
* Les dons sont à envoyer à DSF, BP 4,75462, Paris cedex 10. Le siège de l'association est situé à l'hôpital Lariboisière à Paris. Site Internet : www-douleurs-sans-frontières.org.
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