Des chercheurs de l'Institut Pasteur montrent que la sialorphine est un puissant inhibiteur naturel de la perception douloureuse ; cette molécule pourrait donc être le chef de file de molécules destinées au traitement de la douleur.
On connaissait la sialorphine, qui est sécrétée chez le rat dans certaines conditions de stress. Et, avant même que ces fonctions soient connues, François Rougeon et son équipe (chef de l'unité de génétique de biochimie du développement, Institut Pasteur) avaient identifié le gène de la sialorphine.
On connaît désormais le rôle de la sialorphine grâce à un travail de chercheurs français qui ont caractérisé son mode d'action chez le rat. Ce travail, publié dans les « Proceedings » de l'Académie des sciences américaine et coordonné par Catherine Rougeot, a impliqué, outre l'Institut Pasteur, des équipes du CEA de Saclay et de la faculté des sciences de Nancy.
« La sialorphine, explique l'institut Pasteur, intervient dans la régulation de l'activité des enképhalines, des peptides opiacés physiologiques impliqués dans le contrôle de la perception douloureuse. Les enképhalines sont dégradées par une enzyme, la NEP. » Les chercheurs ont montré que la sialorphine est un inhibiteur naturel de la NEP et qu'elle prévient ainsi dans les tissus nerveux l'inactivation des enképhalines.
« Par le biais de tests comportementaux, poursuit l'Institut Pasteur, les chercheurs ont démontré que la sialorphine exerce son pouvoir antalgique en activant certaines voies du système opioïde endogène. »
Le travail montre que la sialorphine inhibe la sensation douloureuse en potentialisant le système opioïdergique.
« La sialorphine, inhibiteur puissant de la perception douloureuse, pourrait ainsi donner naissance à de nouvelles substances naturelles pour lutter contre la douleur », conclut l'Institut Pasteur.
« Proc Natl Acad Sci USA », juillet 2003.
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