Tourisme
Pamplemousse, Beau-Champ, Curepipe, Bois Cheri, Trou- d'Eau-Douce, Camp du Diable, Quatre-Bornes, Trou-aux-Biches... partout à Maurice les noms des lieux et des villages chantent l'héritage du passé.
A Ferney, près de Vieux-Grand-Port, un monument de granit gris rappelle que les Hollandais, débarquant sur l'île en 1598, la baptisèrent Mauritius en l'honneur du prince d'Orange, Maurice de Nassau. Mahébourg évoque la grande figure de la Compagnie des Indes orientales, Bertrand-François Mahé de la Bourdonnais, gouverneur de l'île en 1735.Sur la côte nord, Cap-Malheureux garde le souvenir du débarquement de 1810 quand les Anglais s'emparèrent de l'île peu de temps après la bataille de Grand-Port, unique victoire navale française inscrite sur notre arc de triomphe de Paris.
L'empreinte indienne
L'isle de France rebaptisée Mauritius après le traité de Paris, les Britanniques, bons princes, laissèrent aux colons français leur langue, leur religion, leur code Napoléon, leurs plantations de cannes, et même le nom de la capitale, Port-Louis - hommage au roi de France.
Hollandais, Français et Anglais, Africains et Malgaches, Indiens et Asiatiques, tous ont façonné l'histoire de Maurice. L'Inde surtout - l'île est peuplée en grande majorité de descendants de travailleurs originaires du continent indien, venus remplacer dans les plantations de cannes les Africains après l'abolition de l'esclavage en 1835 - a posée ici son empreinte avec ses somptueuses fêtes colorées, ses temples hindous et tamouls décorés comme des sapins de Noël et ses mosquées blanches à minarets pointus qui côtoient temples bouddhistes et pagodes chinoises, chapelles et vieilles églises chrétiennes, comme la haute cathédrale Saint-James de Port-Louis construite en sombres pierres volcaniques.
Demeures créoles
Dans ce séduisant cocktail de cultures et de civilisations, le passé de l'ancienne isle de France est toujours très présent. Même si les descendants des anciens colons bretons et normands installés depuis le XVIIIe siècle ne représentent qu'une minorité au sein de la population, on parle toujours ici le savoureux franco-créole et la langue de Molière. Langue officielle, l'anglais reste réservé à l'administration et au commerce et la plupart des journaux sont imprimés en français.
Partout dans les petites localités et les villages perdus au milieu des profondeurs des champs de cannes ou sur les côtes subsistent encore les vieilles et belles demeures coloniales.
Menacées par la frénésie moderniste, ces vieilles maisons de bois créoles traditionnelles, vastes demeures patriciennes ou modestes bicoques, sont souvent de pures merveilles.
Avec leurs tourelles, leurs balustrades et leurs auvents de fer forgé, leurs décoratives frises tarabiscotées et leurs toits de bois ou de tôle, elles composent l'âme de l'île au même titre que les plages et le soleil.
Bâties pour la plupart au XIXe siècle, ces perles de l'architecture créole ont résisté, vaille que vaille, aux ravages des cyclones, aux pluies diluviennes, aux termites et aux avatars notariés. Maisons de maîtres aux toits pentus couverts de bardeaux, avec leurs vastes varangues ouvertes sur un parc fleuri et l'immensité verte des plantations de canne à sucre. On y prenait le frais à l'heure du thé ou du rhum tandis qu'à l'abri des stores en rotin les belles et languides dames créoles entretenaient la pâleur de leur teint. Seules une centaine de ces maisons tiennent encore debout. Privées pour la plupart, elles se découvrent furtivement au détour d'une allée perdue dans la végétation.
La maison aux 109 portes
L'une des plus belles est sans conteste Eurêka, à Moka, non loin de la capitale Port-Louis. Blottie dans un superbe jardin tropical, au pied de la montagne de Junction Peak, ce superbe manoir, archétype de la demeure créole, fut construit par un Anglais en 1830 avant d'être racheté en 1856 par Eugene Le Clezio, premier président mauricien de la cour suprême de l'île.
L'art de recevoir
Habitée par six générations de Le Clezio la demeure est désormais la propriété de Jacques de Maroussen qui, après l'avoir restaurée, l'a transformée en musée ouvert au public. Surnommée la « maison aux 109 portes », Eurêka abrite de somptueux meubles de la Compagnie françaises des Indes orientales ou chinois et des objets rares. Anciennes cartes marines, gravures d'époque, portraits de famille, vieilles photos de l'ancien Port-Louis ornent les murs des salons et des escaliers. Hôtes accueillants, Jacques de Maroussen et sa charmante épouse pratiquent avec un rare bonheur l'art de recevoir « à la mauricienne ». Sous l'élégante varangue soutenue par de fines colonnades qui entourent la demeure, on déguste en leur compagnie une délicieuse cuisine familiale créole - pâtisson farci au crabe ou salade de marlin fumé, curry de buf accompagné de giraumon, chatini de coco, glace à la vanille et petit rhum arrangé -, avec en prime la passionnante conversation du maître de maison qui sait comme personne régaler l'auditoire de piquantes et savoureuses anecdotes sur les vieilles familles de l'île.
Sur les hauteurs rafraîchissantes de Curepipe ont peut admirer les Aubineaux, l'une des dernières maisons coloniales typiques des hauts plateaux. Bâtie en 1867, cette ancienne résidence des propriétaires de la plantation de thé du Bois Cheri est, elle aussi, ouverte au public. Mobiliers d'époque, tableaux, photos du vieux Curepipe et souvenirs retracent l'histoire de la famille Saint Aubin, qui exploite toujours le plus grand domaine théier de l'île.
Le paradis perdu
Sur les quelque 1 885 km2 de superficie de cette île perdue au milieu de l'océan Indien se succèdent une incroyable diversité de paysages : plages « tahitiennes » de sable blanc et cocotiers, côtes « bretonnes » aux rochers déchiquetés, battus par les vagues, forêts touffues et champs de cannes à perte de vue. Forêts à la végétation exubérante abritant oiseaux chanteurs, cerfs et biches paisibles et petits singes espiègles.
Nature vierge de toutes bestioles venimeuses, aux allures de paradis perdu qui enchanta Paul et Virginie, les amoureux tragiques de Bernardin de Saint-Pierre.
On se promène à travers gorges et cascades de Rivière Noir, dans les forêts du Domaine du Chasseur où vivent en liberté les cerfs importés de Java par les colons hollandais, dans les champs odorants des plantations d'ylang-ylang, ou dans les Terres de Couleurs de Chamarel et leurs étranges collines aux allures de tranches napolitaines, striées de bleu, de rouge, de vert et de jaune. Ou encore parmi les arbres centenaires, les incroyables variétés de palmiers et les pièces d'eaux décorées de nénuphars géants du célèbre jardin botanique de Pamplemousse, créé par l'intendant Pierre Poivre autour de la résidence du gouverneur Mahé de la Bourdonnais.
Sur le splendide littoral aéré par le vent du large, les longues plages de sable entrecoupées de petites criques aux rochers escarpés se succèdent.
Luxe, charme
La fréquentation touristique - plus de 500 000 visiteurs par an - n'a guère altéré la beauté de Maurice. Mis à part quelques rares et fâcheuses exceptions, l'hôtellerie a su jouer la carte de la discrétion. Le long des côtes, du nord au sud, palaces luxueux ou petits hôtels de charme savent se fondre dans la nature. Comme sur la côte ouest, au pied de la montagne du Morne Brabant avec les Pavillons et ses belles villas de style colonial, perdus au milieu d'un jardin luxuriant, le Hilton Mauritius Resort, étalé en douceur sur la plus belle plage de l'île, le très original Oberoi et ses luxueuses villas ouvertes sur un panorama spectaculaire de mer et de montagnes. Ou sur la côte est, le superbe Beau Rivage et ses bungalow de style tropical aux toits de chaume envoûtant une immense piscine face à l'océan, et son voisin, The Residence, somptueusement décoré dans la tradition des grands palaces d'antan.
Un cadre idéal pour savourer ce « pays parfumé que le soleil caresse » évoqué par Baudelaire dans son poème dédié à une belle créole qu'il rencontra lors de son séjour sur l'île.
Pour partir
TRANSPORTS
Vols quotidiens directs Paris-Roissy/Maurice sur Air Mauritius (en alternance avec Air France) à partir de 838 euros A/R. Air Mauritius, tél. 01.44.51.15.55.
FORMALITES
Passeport en cours de validité.
SANTE
Aucune vaccination exigée.
DECALAGE HORAIRE
+ 2 heures d'avril à octobre et + 3 heures de novembre à mars.
CLIMAT
Chaud de novembre à avril, un peu plus frais de juin à septembre.
MONNAIE
La roupie mauricienne (Rs) 10 Rs = 0,41euros. Cartes de crédit acceptées partout.
LANGUES
Français, créole mauricien, et anglais.
HOTELS
Hôtels du Groupe Naïade Resorts :
- Le Merville Beach (3*), à Grand Baie, tél. (230) 263.8621, fax (230) 263.8146. Sur la côte Nord à 20 minutes de Port-Louis dans un site superbe.
- Les Pavillons (4*) au Morne, tél. (230) 401.40.00, fax (230) 450.52.48. Sur la côte Ouest, au pied de la spectaculaire montagne du Morne Brabant. Décor authentiquement mauricien avec belles villas de style colonial, au milieu d'un jardin luxuriant.
- Le Beau Rivage (5*), à Belle Mare, tél. (230) 402.20.00, fax (230) 415.20.20. Sur la côte Est, le fleuron du Groupe Naïade, idéalement situé au bord d'une longue plage de sable blanc. Luxueux bungalows de style tropical (minimum 60 m2) aux toits de chaume, autour d'une immense piscine. Naïades Resorts Limited à Paris, tél. 01.44.55.01.11, www.naiade.com
- Hilton Mauritius Resort & Spa (5*), à Flic en Flac, tél. (230) 403.10.00, fax (230) 403.11.11. Sur la côte Ouest, le long d'une des plus célèbres plages de l'île. Superbe spa, de 1200 m2, avec sauna, hammam, massages et aromathérapie. Hilton Reservations Worldwilde, tél. 00.800.444.58667 (appel gratuit).
- The Residence (5*) à Belle-Mare, tél. (230) 401.88.88, fax (230) 415.58.88. Sur la côte Est, dans la grande tradition des places d'antan. Chambres superbement décorées et service irréprochable. Bureau Paris, tél. 01.47.70.74.20, residence@tropic-travel.com et www.theresidence.com.
- The Oberoi (5*), à Turtle Bay, tél. (230) 204.36.00, fax (230) 204.36.25. Sur la côte Ouest, à 20 minutes de Port-Louis. L'un des plus récents palaces de l'île. Superbes combinaisons d'architecture occidentale, asiatique et africaine, ses pavillons luxueux offrent un panorama spectaculaire sur la mer et les montagnes volcaniques. The Leading Hotels of The World, à Paris, tél. 01.53.67.10.10.
RESTAURANTS
L'ile fourmille de restaurants où l'on peut déguster la cuisine mauricienne, riche en saveurs diverses, créoles, asiatiques et européennes. A noter :
- La Provence, l'un des quatre restaurants de l'hôtel les Pavillons, pour son excellente cuisine mêlant avec bonheur les saveurs créoles et méditerranéennes.
- Le Langoustier et l'Indouchine, à l'hôtel Beau Rivage, rendez-vous gastronomiques de l'ile grâce au talent du chef français, Patrice Dumont.
- The Restaurant » et The Patio, les deux remarquables table de l'Oberoi, où le chef britannique André Skinner se surpasse dans la confection d'une éblouissante « cuisine globale ». Subtil mélange de cuisine classique européenne et de saveurs épicées de Bali et d'Indonésie.
- La Clef des Champs, Queen Mary Avenue, à Floréa,. tél. (230) 686.34.58. La vraie cuisine créole, authentique et raffinée (voir article dans la rubrique Table).
SEJOURS
Parmi les tours-opérateurs programmant l'Ile Maurice, MVM, dans sa brochure « Iles & Rivages et Hotels-Jardins », propose des forfaits Paris/Paris de 8 jours/5 nuits en petit déjeuner, à partir de 1 390 euros (hôtel les Pavillons), à partir de 1 620 euros (hôtel Hilton), à partir de 1 649 euros (hôtel Beau Rivage), à partir de 1 888 euros (hôtel The Residence) et à partir de 2 430 euros (hôtel Oberoi).
- Pour découvrir l'ile Maurice par la mer, la jeune société mauricienne Terres Océanes propose sa flottille de cinq catamarans « Lagon 380 » (4 cabines doubles). Location du bateau entier à partir de 3 820 euros par semaine (avec skipper-guide) ou à la cabine à partir de 955 euros par semaine. Location pour un week-end (vendredi et dimanche) ou 2 jours.
LIRE
- Guide Lonely Planet « Réunion, Maurice et Rodrigues ».
- « Paul et Virginie », de Bernardin de Saint-Pierre (Folio).
- « Le Bal du Dodo », de Geneviève Dormann (Livre de Poche).
- « Quartier de Pamplemousse », d'Alain Gordon-Gentil (Julliard).
RENSEIGNEMENTS
- Office du tourisme de l'[235]le Maurice, 124, boulevard Haussmann, 75008 Paris, tél. 01.44.69.34.50, wwww.mauritius.net
- MVM, tél. n° Azur 01.40.47.78.40. Brochures MVM « Iles & Rivages » dans les agences et à Quotidien-Voyages, tél. 01.53.63.84.40.
- « Terres Océanes », Bain Buf Cap Malheureux, tél. (230) 269.0795, terroceanes@intnet.mu.
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