Le DP est un vrai succès car il est très proche des pratiques professionnelles. De plus, la connexion au DP est devenue instantanée depuis peu grâce à un nouveau serveur. Le système est testé régulièrement par des sociétés prestataires qui vérifient la sécurité.
Après avoir été largement mis en place dans les pharmacies officines françaises, le dossier pharmaceutique-patient a entamé son déploiement à l’hôpital : 105 établissements sont déjà signataires de conventions, 45 établissements sont raccordés. Lancée en juin dernier, l’expérimentation avait été officialisée par la signature d’un arrêté ministériel. Selon Isabelle Adenot, présidente de l’ordre des pharmaciens : « Pour le DP, les pharmaciens hospitaliers ont exactement les mêmes prérogatives et devoirs que les pharmaciens d’officine. »
Plusieurs conventions cadres ont été signées depuis lors, avec l’AP-HP, avec les hôpitaux militaires, etc. Reste à chaque établissement de signer sa propre convention. Il existe une grande disparité entre les établissements raccordés : par exemple, la région du nord/est est très en avance sur les autres, avec 7,5% des établissements déjà raccordés. Et sur les 1 000 premiers patients de tous ces établissements raccordés, 60 % d’entre eux ont un DP.
Un fonctionnement spécifique aux établissements
Le fonctionnement du système du DP en établissement est spécifique : l’accès se fait soit par le logiciel métier de la pharmacie à usage intérieur, soit par la version Fast (Fourniture d’un accès sécurisé au traitement). Le pharmacien hospitalier se connecte via sa carte CPS, peut voir le DP du patient, mais ne peut pas l’alimenter pour l’instant. Par contre, il peut y accéder dans tous les services de l’établissement.
Par ailleurs, une expérimentation du DP sera mise en place tout au long de l’année 2014 à l’attention des médecins hospitaliers. Cela devrait leur permettre à terme de consulter le DP afin d’améliorer la prise en charge médicamenteuse. 55 établissements sont inscrits, soit environ 1400 professionnels.
DP alerte et DP rappel
Un message mis dans l’hébergeur descend vers toutes les catégories des pharmaciens responsables en quelques minutes (pharmacies, établissements, grossistes répartiteurs) sous la forme d’une alerte médicament ou d’un retrait de lot. Le dispositif fonctionne 24 heures sur 24. Il bloque tous les écrans de toutes les pharmacies connectées, jusqu’à déblocage par les pharmaciens. Il y a eu 30 alertes sanitaires diffusées au cours des douze derniers mois.
Depuis la loi 2011, seul le médecin de l’hébergeur a l’autorisation de rentrer dans le DP patient, véritable coffre-fort, après autorisation du patient. Personne d’autre n’y a accès. Il existe en plus une base de données rendues anonymes au sortir de la pharmacie, depuis l’origine du DP. Ces données comportent le nom du médicament, la pharmacie qui l’a délivré, le jour, le sexe et l’âge du patient, le département d’habitation du patient.
Qui a accès aux données ?
Sur demande et pour raison de santé publique, trois acteurs ont le droit d’avoir accès aux données : l’ANSM, le ministère de la Santé et l’INVS. La demande est transmise à l’ordre des pharmaciens qui la retransmet aux équipes de travail puis une fois le travail réalisé, ces dernières renvoient le travail à l’ordre des pharmaciens qui retransmet ensuite aux autorités compétentes.
DP rupture d’approvisionnement
L’objectif est d’améliorer l’information en ce qui concerne les échanges d’information entre les acteurs concernés. Dans la majorité des établissements concernés par exemple, au moins un pharmacien hospitalier est consacré entièrement à cette tâche. Une phase d’expérimentation pilote a été lancée sur le sujet depuis fin août dernier. Elle est expérimentée par 200 pharmaciens pour un délai de deux mois. L’alerte qui est lancée est envoyée à l’ARS et à l’industriel exploitant qui répond au pharmacien. Un bilan de cette phase pilote sera transmis au ministère de la Santé fin octobre 2013.
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