Le cycliste espagnol Alberto Contador, convoqué à partir d’aujourd’hui devant le tribunal arbitral du sport (TAS), joue sa victoire dans le Tour de France 2010. Les trois arbitres du TAS ont déjà prévenu que leur décision ne serait pas rendue avant « plusieurs semaines », tant l’affaire semble complexe.
Le contrôle positif du champion repose sur 50 picogrammes de clenbutérol, des traces infinitésimales détectées dans ses urines en juillet 2010. Pour ses avocats, l’explication vient d’un steak consommé la veille, du bœuf acheté dans une boucherie d’Irun, en Espagne. Pourtant interdit dans l’Union européenne depuis 1996, cet anabolisant est utilisé à des fins d’amélioration du rendement animal. « Au Mexique, il y a des gens qui essaient de faire de l’argent rapidement, en injectant des stéroïdes aux animaux. C’est dangereux et préjudiciable pour la santé », regrette David Howman, le directeur général de l’Agence mondiale antidopage (AMA).
D’autres sportifs ont goûté au clenbutérol. Pendant le Mondial des moins de 17 ans, cet été, au Mexique, la Fédération internationale de football (FIFA) a eu la surprise de voir que 109 joueurs sur les 208 engagés présentaient des traces de cet anabolisant. La fédération en a conclu qu’il s’agissait d’un problème de santé publique, écartant la suspicion du dopage. L’Agence mondiale antidopage n’a toutefois pas accordé le bénéfice du doute à Alberto Contador. Tout comme l’Union cycliste internationale (UCI), elle semble douter de la sincérité du coureur. Pour mieux aider à départager cas de dopage et contaminations accidentelles, une équipe scientifique de la FIFA aidée par le Laboratoire antidopage de Lausanne a entrepris une étude sur le processus d’ingestion et d’élimination du clenbutérol dans le corps. Leurs premiers résultats devraient servir lors de l’examen du cas Contador, cette semaine.
L’argument du cycliste espagnol, qui, soutenu par nombre de compatriotes, jure de sa bonne foi, n’a cependant pas séduit les producteurs bovins espagnols. Ces derniers ont sans doute préféré les explications de Yannick Noah, pour qui les succès des sportifs espagnols sont dus à « la potion magique » d’Astérix. « Arrêtons l’hypocrisie. Il faut bien sûr respecter la présomption d’innocence, mais plus personne n’est dupe. La meilleure attitude à adopter est d’accepter le dopage. Et tout le monde aura la potion magique », propose le tennisman français. Des propos « stupides et enfantins », estime Rafael Nadal. La balle au centre.
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