Dans le projet de loi de santé, il existe bien d’autres sujets que le tiers payant généralisé, explique Dominique Orliac*. D’autres sujets essentiels comme la prise en charge des malades, la santé dans les territoires, l’hôpital, la démographie médicale, n’ont pas été abordés, alors que la ministre s’est polarisée sur le tiers payant généralisé et le paquet de cigarettes neutre.
En retour, il existe un réel mécontentement des professionnels de santé en général. La ministre n’a pas entendu les médecins ni les parlementaires lors des débats. La députée du Lot souhaitait une expérimentation sur une région afin de voir comment cela allait fonctionner. D’autres solutions techniques notamment auraient pu être mises en place selon elle, comme la carte à débit différée.
PLFSS 2016
Le PLFSS pour l’année 2016 prévoit une économie de trois milliards d’euros et un Ondam à 1,75 %. Cela aura des conséquences sur le territoire avec des baisses de financement des prestations sociales, souligne la députée du Lot. Les patients seront impactés dans leur vie quotidienne.
Parcours de soins et organisation des soins
En ce qui concerne la médecine libérale, selon Dominique Orliac, la permanence des soins basée sur le volontariat fonctionne bien. La démographie médicale des médecins généralistes est bien contenue pour le moment dans le département. Mais d’ici trois ou quatre ans, le problème va commencer à se poser en raison de l’avancée en âge des médecins.
Par ailleurs, le nombre des médecins spécialistes, selon la députée, se réduit comme « peau de chagrin ». Ceux-ci sont essentiellement représentés en milieu hospitalier. Le maillage hospitalier dans le département répond aux attentes des patients. Selon le Dr Orliac la solution pronée par les médecins aujourd’hui passe par l’activité regroupée. Ce qui s’est avéré par la création de nombreuses maisons pluridisciplinaires de santé.
La réforme territoriale et ses conséquences
Pour Dominique Orliac, les conséquences de la réforme territoriale sont difficiles à évaluer à l’heure actuelle. Il y aura une grande région Midi-Pyrénées-Languedoc Roussillon. L’ARS fusionne et le siège sera à Montpellier. Les acteurs de la santé existants ne veulent pas être oubliés. La fusion est possible entre le Lot et le Tarn et Garonne. Mais il est primordial de conserver une délégation territoriale dans le département du Lot.
Accès aux soins
Concernant l’accès aux soins en général, Dominique Orliac précise qu’il y a une fuite des patients vers Montauban et Toulouse. Elle aurait souhaité un plateau technique complet au sein de l’hôpital afin de le rendre attractif pour les jeunes médecins. Il y a des renoncements aux soins dans l’optique, le dentaire, l’audition à cause des délais de rendez-vous et du reste à charge.
Au niveau des pathologies comme le cancer, selon Dominique Orliac, des progrès dans le diagnostic et dans les thérapeutiques ont été relevés. La recherche avance vite. Les nouvelles thérapeutiques comme la chimiothérapie à domicile et les thérapeutiques par voie orale arrivent avec des coûts formidables. Les nouveaux traitements vont permettre des qualités de vie bien meilleures. Le recours à la chirurgie sera moindre, ce qui va engendrer des économies, non chiffrables pour l’instant.
Financement
Dominique Orliac insiste sur le fait qu’il faudra trouver des solutions avec les laboratoires pharmaceutiques. Le Leem est d’ailleurs en discussion avec le ministère sur ces sujets. En ce qui concerne les médicaments, il faudrait instaurer des critères pour fixer les prix des médicaments qui permettront à l'industrie pharmaceutique de poursuivre la recherche. Les nouvelles thérapeutiques sont de nouvelles armes stratégiques. L’immunothérapie en est une et soulève des espoirs formidables.
Groupe d’étude sur les maladies orphelines
Concernant les nombreuses maladies auto-immunes, les patients errent pendant très longtemps, malgré le plan maladies rares. Il faut se pencher sur ce sujet qui touche énormément de monde avec une très grande disparité de maladies. La députée du Lot souligne l’importance du diagnostic. Il serait souhaitable selon elle de faire avancer ces thérapeutiques exactement comme dans le cancer avec l’immunothérapie. Car les traitements d’immunothérapie utilisés pour certaines maladies rares sont efficaces.
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