Une brebis atteinte d'arthrite à la patte arrière gauche, pas de quoi en faire un plat. Et encore moins une annonce micro. C'est pourtant ce que vient de faire Ian Wilmut à la BBC radio vendredi dernier. Il faut reconnaître que la brebis en question, dont le professeur écossais revendique la « paternité » scientifique, n'est pas Madame tout le monde. Il s'agit de Dolly, le premier animal cloné à partir d'une cellule somatique de mammifère. Par une savante série de manipulations, le professeur a « créé » l'animal au Roslin Institute of Scotland en mars 1997.
Dolly semble encore bien jeune pour présenter des signes de vieillesse. Si l'on se réfère à sa date de naissance, elle n'a que 5 ans. Mais ne faudrait-il pas plutôt considérer que l'âge de ses cellules résultent de l'addition de ces cinq années avec l'année de culture in vitro qui a précédé le clonage et l'âge de sa mère nucléaire au moment où lui a été prélevé le noyau, en l'occurence six ans ? Dans ce cas, Dolly aurait en fait 12 printemps.
En réalité, l'âge exact de Dolly importe peu. Ce qui compte, c'est de savoir « si (chez les animaux clonés) les maladies telles que l'arthrite, qui a tendance à être associée avec l'âge, apparaissent normalement ou si l'incidence change », a déclaré Ian Wilmut. D'autres expériences menées chez des vaches clonées semblent démontrer qu'à l'inverse de chez Dolly, les cellules se trouvent rajeunies par le clonage (« le Quotidien » du 28 avril 2000). Difficile donc de trouver une explication consensuelle au problème de la reprogrammation de l'horloge du vieillissement des cellules donneuses.
Pour mieux comprendre ces expériences a priori contradictoires, Ian Wilmut invite à une plus grande collaboration scientifique. « Aucun des groupes (de chercheurs) n'a assez d'animaux pour tirer des conclusions seul. (...) C'est la raison pour laquelle il est important que nous mettions en commun nos informations. »
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