Un film, un médecin

Docteur Laënnec

Publié le 12/07/2011

Année de réalisation

1948

Réalisateur

Maurice Cloche

Distribution

Pierre Blanchar, Saturnin Fabre, Jany Holt, Pierre Dux...

L’histoire

Nous sommes en 1810. Médecin réputé, Laënnec enseigne son art à Paris et se dévoue sans compter pour ses malades atteints de phtisie. Une lutte parfois inégale jusqu’à ce qu’il invente le sthétoscope. Atteint à son tour de la maladie alors que sa découverte et ses idées commencent à être reconnues par ses pairs, il retourne en Bretagne pour y mourir

Qui était vraiment Laënnec

Réné-Théophile Hyacinthe Laënnec était un pur breton né à Quimper en 1781. Il parlait d’ailleurs couramment la langue bretonne qu’il utilisait aussi dans sa correspondance avec son père, avocat de formation. Sa mère meurt alors qu’il n’a que cinq ans et son père ne pouvant s’occuper de lui le confie à unde ses oncles, médecin à Nantes où il est professeur et recteur de l’école de médecine. C’est sans doute lui qui donna la vocation à son neveu et en 1800, on retrouve René-Hyacinthe étudiant à Paris où il a comme professeur Corvisart à l’hôpital de la Charité ainsi que Dupuytren. Après avoir obtenu son diplôme en 1804, il se consacre à l’anatomie pathologique, s’intéressant plus particulièrement à la cirrhose du foie.

Nommé en 1816 à l’hôpital Necker, il se consacre alors plus électivement aux maladies pulmonaires, utilisant la méthode de percussion décrite pour la première fois par un praticien autrichien nommé Léopold Auenbrugger en 1761. C’est ainsi qu’il va inventer le « pectoriloque », simple rouleau de papier, qu’il va perfectionner pour aboutir au sthétoscope qui va lui permettre d’analyser les bruits corporels internes et les relier à des lésions ou des maladies, notamment la phtisie ou la tuberculose. Après avoir présenté ses travaux à l’école de médecine en 1818, il publie l’année suivante un Traité d’auscultation médiate où il établit une classification des bruits entendus dans le thorax (rhonchus, râles crépitants...).

L’idée du sthétoscope était venue à Laënnec de jeux d’enfants qui jouaient sous des décombres près des guichets du Louvre. L’un deux grattait l'extrémité d'une longue poutre avec la pointe d'une épingle. À l'autre bout l’oreille collée à la poutre, les autres recueillaient les sons produits, tout heureux de cet effet.

L'instrument inventé par Laënnec ne consistait qu'en un simple tube acoustique placé entre l'oreille du médecin et le corps du patient et ce n’est qu’en 1852 que le sthétoscope tel que nous le connaissons aujourd’hui fut inventé par un Américain, George Cammann en 1852.

Parmi les autres contributions de Laënnec à la médecine, signalons que c’est lui qui donna son nom à la cirrhose en utilisant le mot grec kirrhos qui signifie fauve, par allusion aux nodules jaunes qui caractérisent la maladie . C’est encore lui qui a créé le terme de mélanome (à partir du grec, mela qui veut dire noir).

Notre avis sur le film

Un réalisateur qui s’appelle Cloche, c’est déjà tout un programme. Mais n’accablons pas ce pauvre Maurice qui s’était spécialisé dans les biographies édifiantes, puisqu’en dehors de ce Docteur Laënnec il avait déja signé un Monsieur Vincent (avec Pierre Fresnay) consacré à Saint Vincent de Paul luttant contre la peste.

Bref, ce Docteur Laënnec se laisse voir au-delà d’un scénario bien convenu, d’une certaine grandiloquence et de Pierre Blanchar qui n’a jamais été très réputé pour son charisme. Il reste néanmoins le plaisir de voir Saturnin Fabre, l’un des grands seconds rôles du cinéma français.


Source : lequotidiendumedecin.fr