Tourisme
D'aucuns reconnaissent en Djerba la fameuse île des Lotophages où, dans l'Odyssée, Homère fit aborder Ulysse et ses compagnons. Ces derniers furent chaleureusement accueillis par la population de l'île, qui leur offrit ce qui constituait don unique nourriture : des fruits de lotus. Ces fruits étaient si savoureux que les Grecs en oublièrent leur patrie, et Ulysse eut toutes les peines du monde à convaincre son équipage de reprendre la mer !
Même si, aujourd'hui, les habitants de Djerba ne vous offrent plus de fruits de lotus, ils n'en restent pas moins des gens infiniment cordiaux et accueillants. Tant sur les marchés où l'on trouve de tout que dans les boutiques du souk d'Houmt Souk, cavernes d'Ali Baba, les marchands vous abordent avec gentillesse et, au-delà de leur désir de ne pas vous laisser repartir sans avoir acheté (ou au moins marchandé) quelque chose, ils affichent un réel plaisir à parler et plaisanter avec vous.
Chaussée antique
Cela étant, celui qui, ayant entendu parler de Djerba la Douce, s'imaginerait y trouver de vastes palmeraies et des jardins luxuriants et frais où l'on est bercé par le gazouillis des fontaines, serait certainement surpris et déçu, de prime abord, par l'aridité du lieu. L'île manque, en effet, cruellement d'eau douce et reçoit l'essentiel de son approvisionnement en eau par une canalisation venue du continent et qui suit la Chaussée romaine. Cet ouvrage qui, comme son nom l'indique, fut construit par les Romains pour relier l'île au continent, demeure, aujourd'hui encore, la principale voie de ravitaillement de la population de Djerba, l'aridité du sol n'autorisant guère que la culture des oliviers et des figuiers. Pour permettre la circulation des camions chargés de fret, l'antique chaussée a, d'ailleurs, été fortement renforcée par des apports de béton et de bitume, de sorte que rien de l'ouvrage romain ne demeure, malheureusement, visible de nos jours.
Pourtant, Djerba n'usurpe en rien sa réputation de douceur. Cette douceur, vous la découvrirez d'abord dans les paysages lénifiants, dont les tons ocres et mordorés qui se mêlent au bleu du ciel ne pourront que vous porter à la rêverie. La douceur, c'est aussi celle des menzels, les maisons familiales des Djerbiens qui sont un héritage du passé défensif de l'île. Leurs murs blanchis à la chaux, épais et sans fenêtres, la tourelle qui se dresse souvent dans un angle, tout cela contribue à donner à ces habitations une allure de fortins peu accueillants, encore renforcée par les haies de cactus et de figuiers de Barbarie qui les encerclent. Mais, sous cette apparente austérité, se dissimule une douceur de vivre insoupçonnée : le dôme qui surmonte le toit de ces menzels leur assure une fraîcheur aussi bienvenue qu'inattendue. Nombre de ces demeures possèdent, en outre, une cour intérieure, souvent dotée d'un impluvium, où croissent des fleurs, un olivier ou un figuier.
Pour ceux qui seraient tentés par cette atmosphère reposante, de petits hôtels construits dans une architecture traditionnelle offrent un excellent confort et des prestations d'un bon niveau. Parmi eux figure Dar Dhiafa (la maison des invités), à Er-Riadh. Constitué de plusieurs habitations réunies entre elles, l'architecture de cet hôtel de charme mêle harmonieusement coupoles, patios et toits en terrasses. Les chambres, qui ont été conservées dans leur agencement originel tout en offrant une ambiance contemporaine, bénéficient du confort que tout voyageur a plaisir à trouver, cela à des tarifs qui n'ont rien de prohibitif eu égard aux prestations.
Pour tous les goûts
Tous les sports peuvent se pratiquer à Djerba, qu'il s'agisse des activités aquatiques (nautisme, pêche, plongée sous-marine) ou des sports de plein air avec, notamment, un golf de 18 trous situé sur la route touristique. La côte ouest, baignée d'eaux claires et limpides, est appelée Côte sauvage, car, par la volonté des autorités, elle est préservée de toute implantation touristique. On y accède par une piste pour découvrir de belles plages alternant avec des pointes rocheuses.
Houmt Souk, la capitale de l'île, est un lieu hautement touristique, mais son souk n'en recèle pas moins une profusion de bijoux et objets d'orfèvrerie, ainsi que de magnifiques tapis djerbiens proposés à des prix très accessibles.
Deuxième ville de Djerba, Midoun a, elle aussi, réglé sa vie économique sur le tourisme, dont elle dépend totalement aujourd'hui. Son marché du vendredi, sa médina et ses mosquées en font toutefois un lieu aussi séducteur que dépaysant. L'une de ses particularités tient à la présence d'une population noire, qui descend directement des esclaves auxquels le Bey de Tunis rendit leur liberté en 1846.
Er-Riadh, située dans les terres, est une petite localité typique par l'architecture de ses maisons. La tradition locale veut qu'une importante colonie juive soit venue se réfugier dans cette cité après la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor en 586 av. J.-C. De nos jours, cette communauté ne compte plus que 1 000 à 2 000 membres. C'est à Er-Riadh qu'est érigée la synagogue La Ghriba (la merveilleuse), où est conservée l'une des plus anciennes thoras du monde.
Les amateurs d'artisanat et, plus particulièrement, d'ustensiles en terre cuite, ne manqueront pas de visiter les ateliers de poterie de Guellala, où l'on fabrique toujours, selon les mêmes techniques ancestrales, des plats et des jarres d'argile rouge aux décors d'une élégante sobriété.
Beaucoup l'ignorent, mais la Tunisie occupe aujourd'hui le deuxième rang mondial, après la France, pour la qualité de ses équipements de thalassothérapie. Djerba compte, notamment, plusieurs établissements de haut standing, tous situés sur la côte sud (dévolue aux complexes touristiques).
Ainsi, le Robinson Select Athénée Palace, construit en bord de mer, allie le confort d'un hôtel cinq étoiles à la qualité de soins d'un centre de thalassothérapie réputé comme étant l'un des meilleurs de Tunisie. Cet hôtel propose des forfaits à partir de 1 160 euros par personne en pension complète, pour 8 jours/7 nuits en chambre double. A ce prix, il convient d'ajouter celui de la cure, variant de 350 à 678 euros selon la durée choisie (4, 6 ou 9 jours).
Entièrement rénové en novembre 2001, le Mövenpick Ulysse Palace est un hôtel cinq étoiles de style mauresque, géré par la chaîne suisse Mövenpick. Cet établissement s'est récemment enrichi d'un centre de thalassothérapie, d'une superficie de 3 500 m2, qui propose une large gamme de soins réalisés avec les produits Phytomer, comme dans le centre intégré au Robinson Select Athénée Palace.
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