RÉALISÉ par un collectif de neuf auteurs, cet ouvrage a pour but de faire la lumière sur les zones d'ombre de la justice, ce qu'on appelle les « erreurs judiciaires ». Dix grandes affaires pénales sont ainsi retracées, du XVIIIe siècle à aujourd'hui. Tous ces dossiers ne sont pas juridiquement reconnus comme des « erreurs » : ainsi l'affaire d'Outreau est-elle, au sens juridique du terme, un dysfonctionnement, et Omar Raddad, s'il a été gracié par le Président de la République, n'a toujours pas été reconnu comme victime d'une erreur judiciaire. Les dix affaires retenues mettent toutes en lumière un problème récurrent : qui, de l'humain ou de la machine judiciaire, va l'emporter, quand sont en jeu faux témoignages et malveillance (le Courrier de Lyon, Dreyfus, Besnard, Agret), expertises douteuses ou contradictoires (Dreyfus, Besnard, Raddad, Outreau), fragilité de l'accusé (Deveaux, Dils), non-respect des droits de la défense (Outreau), obscurantisme religieux (Calas, Dreyfus), puissance redoutable des médias et de l'opinion publique (Besnard, Outreau après l'affaire Dutroux)... En suivant le déroulement des enquêtes et des procès, nous découvrons progressivement comment s'enclenche la spirale de l'erreur judiciaire, nous abordons quelques-unes des périodes troubles de notre histoire, nous croisons des écrivains, des intellectuels, des artistes qui ont pris parti pour les accusés. Et l'ouvrage se conclut sur une réflexion plus générale sur la façon dont la justice appréhende ses erreurs.
Editions Prat, 620 p., ill. noir et blanc, 29,90 euros.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature