LE DISULFIRAME, utilisé dans la dépendance à l'alcool, serait efficace contre la dépendance à la cocaïne, selon les résultats d'une étude publiée à l'initiative du National Institute on Drug Abuse américain. Les chercheurs concluent aussi à partir du même travail que l'association du disulfirame à une thérapie comportementale donne de meilleurs résultats pour traiter la dépendance à la cocaïne qu'une autre forme de thérapie psychologique.
Dans l'étude, 121 cocaïnomanes ont été assignés au hasard à prendre du disulfirame ou un placebo. En complément, on leur a fait suivre des séances psychothérapiques, soit par thérapie comportementale soit par psychothérapie interpersonnelle. L'étude a duré douze semaines.
Les résultats montrent une réduction significative de la consommation de cocaïne chez les patients qui ont pris le disulfirame comparativement au placebo. Et dans ce même groupe, le résultat sur la dépendance au toxique est moindre pour ceux qui ont été sous traitement comportemental lorsqu'on les compare à ceux ayant eu la psychothérapie interpersonnelle.
Kathleen Carroll (université Yale), investigateur principal de l'étude, fait aussi remarquer que les résultats obtenus avec le disulfirame plus la thérapie comportementale sont meilleurs lorsque les patients n'ont pas une codépendance avec l'alcool, ou bien simplement s'ils se sont complètement abstenus d'en boire pendant l'étude.
« Environ 60 % des cocaïnomanes abusent aussi de l'alcool. Cibler la dépendance à l'alcool devrait permettre de réduire l'abus de cocaïne. » C'est sur cette notion que l'étude a été entreprise.
« Mais les résultats suggèrent un effet direct du disulfirame sur la dépendance à la cocaïne, au-delà de la diminution de la consommation d'alcool. »
Le mode d'action du disulfirame est d'entraîner des effets gênants (nausées, vomissements, bouffées congestives du visage, hypotension...) quelque minutes après la consommation d'alcool. Les auteurs soulignent que les réactions se produisent quand les patients prenant du disulfirame usent de cocaïne.
Les thérapies comportementales consistent à mener un travail spécifique sur les croyances et réactions du patient en réponse à l'environnement.
« Archives of General Psychiatry », mars 2004 ; 61 : 219.
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