Les personnes qui ont lancé l’appel « Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans » (il a recueilli plus de 130 000 signatures), entendent marquer une distinction entre prévention des troubles de conduite chez l’enfant et prédiction de sa conduite future. Ils dénoncent «l’utilisation détournée à des fins sécuritaires» du rapport de l’Inserm de septembre 2005, qui place «sur le même plan les troubles de conduite entre 0 et 3ans et la délinquance plus tard», explique le Pr Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie de l’hôpital Necker - Enfants-malades (Paris). En cherchant à prédire une délinquance future, on «risque de créer ce que l’on craint», car «on change le regard porté sur l’enfant» par ses parents. Or il existe des «points de convergence» entre le projet gouvernemental de prévention de la délinquance, qui pourrait être rendu public par Nicolas Sarkozy le mois prochain, et l’expertise collective de l’Inserm, «limitée à une compilation bibliographique», affirme le Dr Pierre Suesser, vice-président du Syndicat national des médecins de PMI. Il faut se «méfier des diagnostics qui brisent l’espoir des parents, l’élan des enfants» et «éviter l’écueil de passer de la prévention à la prédiction», insiste le médecin de santé publique.
Le Syndicat des médecins de PMI était, avec l’Union syndicale de la psychiatrie, parmi les participants à la manifestation des professionnels du secteur social contre «les politiques sécuritaires du gouvernement», qui a réuni au moins un millier de personnes (3 000 selon les organisateurs).
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