JAZZ/ROCK
Avant d'avoir été le chanteur populaire et crooner à la carrière que l'on connaît, Sacha Distel a été - et reste d'ailleurs - un excellent guitariste de jazz. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter le double volume hors série de la collection « Jazz In Paris » (Universal), intitulé « Sacha Distel Jazz Guitarist ». Il offre la possibilité de réentendre le neveu du chef d'orchestre Ray Ventura (Les Collégiens), dans les années 1950/1960, accompagné ou accompagnant des musiciens comme Bobby Jaspar et Hubert Fol (saxes), Slide Hampton (trombone), René Urtreger (piano), Pierre Michelot (basse) ou Kenny Clarke (batterie).
Guitariste au phrasé élégant, Sacha Distel, qui était allé chercher son inspiration notamment chez Barney Kessel, a beaucoup uvré pour le jazz en France même si ses prolifiques années de jazzman ont été quelque peu oubliées.
Comment renouveler, voire révolutionner, l'art séculaire du trio piano-basse-batterie ? C'est à cette épineuse question que tentent de répondre les trois musiciens - Ethan Iverson (piano), Reid Anderson (basse) et Dave King (batterie) - du The Bad Plus dans leur dernier album, « These Are The Vistas » (Columbia/Sony Music). Considéré comme le premier « garage jazz band », The Bad Plus, qui existe depuis 1989, a décidé de bousculer les habitudes auditives en prenant les amateurs à contre-pieds, voire à contretemps, en déconstruisant entièrement des standards du jazz et surtout du rock et de la pop ou en signant des compositions originales aux rythmes et aux mélodies absolument inattendus, le tout sous la houlette d'un producteur peu orthodoxe, Tchad Blake. Musique tumultueuse aux inspirations diverses, le répertoire de The Bad Plus interroge et interpelle.
Deux vocalistes se sont imposés ces dernières années dans l'art toujours difficile du jazz chanté. Côté féminin, la nouvelle diva s'appelle Dianne Reeves. Révélée au grand public au début du siècle, cette « pouliche » de l'écurie Blue Note collectionne depuis les récompenses même si sa carrière avait pris une tournure plus commerciale. Avec son dernier CD, « A Little Moonlight » (Blue Note/EMI), la chanteuse à la voix magistrale retrouve des standards du jazz dus à la plume de Cole Porter, Thelonious Monk, Hoagy Carmichael ou Richard Rogers, le tout admirablement soutenu par son excellent quartette et des invités, dont le trompettiste Nicholas Payton.
Côté masculin, la grande révélation est venue de KurtElling. Car prendre la relève de timbres vocaux aussi affirmés et reconnus que ceux de Frank Sinatra, Mel Tormé ou Tony Bennett était un véritable défi. D'autant plus réussi qu'avec « Man In The Air » (Blue Note/EMI), son dernier album, le chanteur, âgé de 35 ans, relève un autre challenge, celui d'écrire des textes originaux et lyriques sur des musiques notamment de Herbie Hancock, John Coltrane - dans un extrait de « A Love Supreme » - Joe Zawinul ou encore Pat Metheny. Un travail pour lequel les difficultés étaient nombreuses mais qui démontre à quel point Kurt Elling, tout en se situant dans la tradition, ouvre de nouveaux jalons et horizons au jazz vocal masculin.
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