A LIEGE, une usine sidérurgique ferme. Les vieux métallos, ceux dont on disait autrefois qu’ils formaient « l’aristocratie de la classe ouvrière », se retrouvent au chômage. Tous les jours, deux d’entre eux (Claude Semal, Patrick Descamps) se rencontrent au café pour jouer aux cartes. Avec un garçon plus jeune qui, lui, n’a pas trouvé d’emploi malgré plusieurs diplômes universitaires (Eric Caravaca). Il garde son fils, s’occupe de la maison et du potager pendant que sa femme (Natacha Régnier) travaille dans une laverie industrielle. Un jour, se joint à eux un homme solitaire, employé de nuit dans une usine d’embouteillage de bière.
La mise en place des personnages est ce qu’il y a de meilleur dans « la Raison du plus faible » : Belvaux les filme avec chaleur et un brin de comédie et on entre de plain-pied dans leur vie quotidienne, faite de difficultés en tout genre. C’est pour en sortir qu’ils vont imaginer, d’abord un peu par jeu, un acte fou. La deuxième partie du film est un peu moins convaincante, malgré de beaux moments, notamment parce que les motivations du personnage joué par Eric Caravaca ne sont pas totalement crédibles.
Comme dans sa trilogie « Un couple épatant – Cavale – Après la vie », Lucas Belvaux s’est donné un rôle plutôt romantique de rebelle, moyen de s’offrir une fin spectaculaire. Une histoire en partie inspirée d’un fait divers assez célèbre en Belgique qui a eu pour cadre des tours de Liège. Devant la caméra de Belvaux, la ville apparaît tour à tour fantomatique, violente, et quasi bucolique.
Sans se vouloir militant, le cinéaste belge parle pour les faibles, les fait exister.
> R. C.Sortie le 19 juillet.
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