Ça y est, c’est fait ! Un nouveau secteur tarifaire a donc vu le jour la semaine dernière à l’issue d’une longue séance de négociation… et de nombreuses années d’hésitation. Ce protocole sur lequel représentants de l’assurance maladie, des acteurs complémentaires et des médecins se sont pour la première fois entendu représente en soi un joli tour de force. Bravo ! Même si force est de reconnaître que l’ultimatum du gouvernement fixé au 15 octobre a donné des ailes aux négociateurs…
La naissance de cet hybride de secteur 1 et de secteur 2 suscite pourtant bien des interrogations. A commencer par la question de l’accès aux soins, qui soucie tant le gouvernement. Bien malin qui pourrait dire si le futur secteur optionnel changera vraiment la donne pour les patients. D’abord parce qu’il va falloir du temps pour que le dispositif soit mis sur pied. Au mieux, 18 mois seront nécessaires pour que les disciplines à plateau technique auxquelles l’option est pour l’instant destinée puissent s’en prévaloir. Et encore, à condition que les candidats issus du secteur 2 soient au moins aussi nombreux que ceux provenant du secteur 1. On observera ensuite que les complémentaires ont d’autant plus volontiers signé… qu’elles ne sont engagées sur rien ! A ce jour aucune garantie n’existe donc sur la prise en charge des dépassements dans ce secteur à « honoraires maîtrisés ».
Le secteur optionnel apparaît d’ailleurs comme une bonne affaire pour les spécialistes en cause. Les limitations posées aux dépassements ne sont drastiques ni en volume, ni en pourcentage de patients. Et les avantages consentis sont attractifs. Tant mieux pour eux. Mais il ne faudrait pas donner le sentiment que les généralistes sont une fois de plus les dindons de la farce. Malheureusement, on retire du protocole d’accord de la semaine dernière cette fâcheuse impression. Non seulement, on exclut les médecins de famille de ce nouveau secteur, mais en plus on octroie aux heureux élus une prise en charge de leur cotisation aussi généreuse qu’en secteur 1 ! MG France, Union Généraliste et l’Unof ont tout de suite senti le danger, réclamant, ici et maintenant, 23 euros pour le généraliste. Effectivement, il faut faire vite. Il est plus que temps de nourrir la médecine générale d’autre chose que de bons sentiments.
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