L’arrivée des anti-TNF alpha a pousser à réviser les critères de classification de la PR pour prévenir mieux et plus précocement l'activité de ce rhumatisme inflammatoire et les dommages structurels ostéoarticulaires qui y sont associés. Cette nouvelle classification repose sur le génotypage HLA-DRB1 à partir d'une classification des allèles S1, S2, S3P, S3D. Elle permet de différencier les allèles de prédisposition ou de protection/susceptibilité à la PR, des allèles de prédisposition ou de protection/ sévérité de la PR et des allèles de prédisposition ou de protection/production d'autoanticorps dans la PR. Cette nouvelle classification va permettre d'identifier les patients qui vont devoir bénéficier rapidement des nouveaux traitements comme les anti-TNF alpha.
Mieux traiter la fatigue et la dépression
Les enjeux de ces nouvelles approches cliniques et thérapeutiques est aussi de diminuer la douleur qui accompagne très fréquemment l'évolution de cette maladie. Des douleurs le plus souvent associées à la fatigue et la dépression qui ont longtemps été sous-évalués et sous-traités malgré leur répercussion souvent considérable sur la vie sociale et professionnelle. Deux études présentées à l'EULAR 2009, l'une chinoise, l'autre sud africaine, rapportent des taux importants de désordres psychologiques de type anxiodépression chez les patients souffrant de PR, de l'ordre de 44,5 % pour l'étude chinoise et de 50 % dans l'étude sud-africaine pour les patients suivi à l'hôpital public. Les orateurs suggèrent un meilleur dépistage et traitement de ces troubles, la réduction de la douleur par la mise en œuvre des nouvelles approches cliniques et thérapeutiques, et l'indication de groupes de thérapies pour ces patients.
La douleur comme symptôme majeur pour les patients
Pour les rhumatismes inflammatoires en général (PR, fibromyalgie, spondyarthrite ankylosante...), l'impact de la douleur sur la vie quotidienne est considérable comme le montre l'étude Flemish. Réalisée de janvier à avril 2008 sur 6 000 patients souffrant de rhumatismes inflammatoires, elle révèle que 75 % des patients souffrent quotidiennement de douleurs (93 % chez les fibromyalgiques), le niveau de douleur est de 7 sur 10, la douleur est pour eux le principal symptôme de leur maladie, et la douleur n'est sous contrôle que dans 40 % des cas. Bref il reste encore des progrès à faire pour mieux soigner ces rhumatismes inflammatoires et réduire ainsi leur souffrance au quotidien. Les conséquences de cette souffrance sont la fatigue, le manque de sommeil du fait des douleurs, des états de tension interne, des symptômes dépressifs réactionnels, un isolement social avec une peur de parler de ses douleurs. Enfin cette étude souligne la responsabilité des soignants pour prendre l'initiative de parler de la douleur car 35 % des patients ont des difficultés à en parler à leur médecin par peur de ne pas être cru sur leur intensité et la souffrance qu'elle engendre.
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