« Crise de confiance ». Le diagnostic posé par l’Inspection Générale des Affaires Sociales sur l’actuel dispositif de DPC sonne comme un désaveu de l’action des pouvoirs publics. Pas seulement depuis le retour de la gauche au pouvoir, mais depuis que l’on a institué la FMC obligatoire il y a près de 25 ans. Certes, la mission de l’IGAS ne remonte pas si loin dans le temps, ce n’était d’ailleurs pas son propos. Pourtant les critiques portées sur l’action de l’Etat depuis que le DPC existe valent sans doute pour l’ensemble de son œuvre. Interminable feuilleton – plus chaotique encore que celui du DMP – jalonné de déclarations tonitruantes, d’interventionnisme permanent du ministère de la santé, de revirements soudains et au final d’incapacité à bâtir un dispositif cohérent et à rendre effective une obligation de formation-évaluation pour les médecins…
La dernière mouture en date, le fameux Développement Professionnel Continu, n’est en soi pas remise en cause. Le rapport de l’IGAS convient que cette dynamique organisant pour la première fois un continuum évaluation-formation-évaluation fait désormais à peu près l’unanimité. Va pour le concept. Le problème est que l’intendance ne suit pas. L’IGAS s’intéresse aux dysfonctionnements de l’OGDPC et a testé la galère de « mondpc.fr ». Mais elle ne s’acharne pas sur l’organisme de gestion du DPC dont on comprend que, finalement, il fait ce qu’il peut mais pas ce qu’il veut. La mission mandatée par Marisol Touraine est beaucoup plus sévère pour la tutelle, épinglée pour son radinisme budgétaire et son amateurisme juridique, la règle du tout au dernier moment, valant mode de gestion sur ce dossier. Entre les lignes, le rapport convient quand même que ce n’est pas facile d’arbitrer entre des intérêts multiples, chaque acteur du dispositif plaidant pour sa propre chapelle. Car, comme chacun sait, la FMC sert à tout, y compris à financer des syndicats ou des universités.
Partant de ce constat, Marisol Touraine a promis de prendre rapidement des décisions pour réformer le dispositif. Les inspecteurs de l’IGAS ne lui facilitent pas la tâche puisqu’ils lui proposent quatre solutions. Mais au-delà de la technicité des options, un vrai choix s’ouvre pour le gouvernement. Pour résumer, disons que les deux premières conservent l’existant en le réformant alors que les deux dernières invitent à laisser les médecins gérer l’essentiel, l’état veillant juste à un socle minimum pour la sécurité des soins. Question de confiance que la ministre de la Santé va donc devoir trancher.
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