POUR SE PRONONCER sur l'euthanasie, et éventuellement changer d'avis sur ce sujet délicat, il faut mieux connaître les pratiques actuelles et ce qui les motive, souligne dans un éditorial Chris Feudtner (Children's Hospital, Philadelphie). L'étude du Pr Luc Deliens et de ses collègues de l'université Vrije de Bruxelles apporte sa contribution à la réflexion.
Les médecins se sont penchés sur les 292 décès d'enfants de moins de 1 an survenus en Flandre entre août 1999 et juillet 2000 et ont retrouvé 175 médecins qui les avaient soignés ; 121 ont répondu à une batterie de questions sur leur attitude thérapeutique.
Dans 143 cas (57 %), une décision de fin de vie avait été prise. Le plus souvent, il s'est agi de cesser ou de diminuer un traitement, d'utiliser des médicaments antidouleur qui pouvaient hâter la fin. L'utilisation de produits létaux est illégale en Belgique. Cela a néanmoins été le cas pour 17 enfants (9 %). La majorité (79 %) des médecins qui ont répondu estiment que leur devoir professionnel comprend la prévention des souffrances inutiles en hâtant la mort et 58 % sont favorables à la légalisation de l'euthanasie dans certain cas.
« Nos résultats montrent, résume le Pr Deliens, que trois médecins sur quatre confrontés à des nouveau-nés ou des nourrissons dans un état critique sont prêts à participer à certaines formes d'euthanasie. Les principales raisons pour abréger la vie d'un nouveau-né sont l'absence de chances de survie, et, si survie possible il y a, la prévision d'une vie de très pauvre qualité. »
Une autre étude publiée dans « The Lancet » va dans le même sens. Astrid Vrakking et ses collègues du centre médical de l'université de Rotterdam montrent que, très souvent, la mort de bébés de moins de 1 an est précédée par des décisions de fin de vie. Et, plus intéressant encore, le même questionnaire ayant été appliqué en 1995 et en 2001, l'augmentation observée (de 62 à 68 % des cas) n'est pas significative et la proportion (1 %) d'euthanasie active n'a pas changé, alors qu'entre temps ces pratiques ont été libéralisées.
Soins intensifs en néonatalogie
Difficiles décisions de fin de vie
Publié le 10/04/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7726
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