Nous nous étions connus sur les bancs de la Fac de Médecine. Didier était déjà repérable à sa grande barbe, mais aussi, et pour moi ce fut l’essentiel, à son discours sur notre avenir de médecin. Avec Danielle sa compagne, nous imaginions ce qu’allait être notre métier de médecin généraliste. Nos idées étaient très minoritaires, ce qui nous renforçait dans notre conviction que notre exercice professionnel serait aussi un combat pour la justice et une lutte constante contre les inégalités. Si je me souviens bien nous adhérâmes au même moment au SMG (Syndicat de la Médecine Générale). Puis nos routes se séparèrent, eux pour la banlieue Sud, moi pour le Nord. Mais nous nous retrouvions dans toutes les mobilisations où il fallait défendre nos valeurs.
Le combat de Didier contre l’ordonnancier BI-Zone fut exemplaire, sans dogmatisme, s’appuyant sur un argumentaire authentiquement juste, il n’abandonna pas quand la perfidie de ce directeur d’une caisse d’assurance-maladie voulu lui faire rendre grâce. Solide, il résista et fut récompensé car son obstination révéla au grand jour l’ineptie de cette procédure de prescription « anti-pauvres ».
Le sourire de Didier qui rassure, cette capacité à dire l’essentiel avec peu de mots, cette poignée de main fraternelle que nous échangions, ce regard malicieux pour dire que nous nous comprenions, tout cela n’avait pas changé. Didier était un homme juste, infatigable défenseur des malades contre l’oppression.
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