Les chercheurs Lo et coll. pensent qu'il est possible d'établir des profils d'expression de référence « normaux » et « pathologiques » qui permettront de détecter facilement un certain nombre d'anormalités foetales.
La recherche de méthodes de diagnostic prénatal non invasives, offrant une alternative à l'amniocentèse et à la biopsie des villosités choriales, avait conduit à la mise au point de stratégies utilisant l'ADN foetal circulant dans le sang maternel. Ces stratégies avaient l'inconvénient de ne s'appliquer qu'à la recherche de marqueurs génétiques d'origine paternelle ; la distinction des marqueurs foetaux d'origine maternelle et des marqueurs maternels eux-mêmes ne pouvait être faite.
La récente découverte d'ARN ftaux dans le sang maternel offre la possibilité de développer de nouveaux types de tests de dépistage anténatal, mais très peu de données concernant ces ARN étaient jusqu'à présent disponibles. Lo et coll. ont donc cherché à en savoir plus sur ces petites molécules d'acide ribonucléique.
En utilisant une technique de PCR inverse quantitative, les chercheurs ont mesuré dans le sang de femmes enceintes le niveau d'expression de deux gènes exprimés au niveau du placenta : ceux codant pour le lactogène placentaire humain (hPL) et la sous-unité bêta de la gonadotropine chorionique humaine (bêta hCG). Ils ont pu détecter la présence de ces ARNm dans le plasma dans toutes les femmes enceintes testées.
Fait étonnant : la stabilité des ARNm circulants
De plus, leurs résultats ont montré que la concentration des ARNm hPL augmente au cours de la grossesse, alors que celle des ARNm bêta hCG diminue. Deux heures après l'accouchement, aucun ARNm hPL ne peut être détecté dans le sang de 70 % des mères. Et, le lendemain de l'accouchement, les ARNm foetaux ont disparu du sang des jeunes mères.
Cette expérience a, en outre, conduit les chercheurs à un résultat assez surprenant : alors que les ARNm sont des molécules normalement très instables, leur concentration dans le plasma n'est pas diminuée, même après une incubation de vingt-quatre heures à température ambiante. Des expériences de filtrations suggèrent que la stabilité des ARNm circulant dans le sang est assurée par une association entre ces petits acides nucléiques et des particules subcellulaires, dont la nature exacte reste à déterminer.
Enders K.O.Ng et coll., « Proc. Natl. Acad. Sci. USA », édition en ligne avancée, www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.0637450100.
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