« Vous êtes diabétique ? Retenez 7... et soyez en-dessous. » Ce slogan est celui de la campagne que lanceront en novembre l'institut Aventis, l'Association française des diabétiques (AFD) et l'Association de langue française pour l'étude du diabète et des maladies métaboliques (Alfédiam).
Le chiffre 7 dont il est question est le taux d'hémoglobine glyquée ou hémoglobine glycosylée abrégée en HbA1c ou A1c. « Ce taux renseigne sur le niveau moyen du taux de sucre dans le sang durant les trois mois précédents », explique le Dr Guillaume Charpentier, vice-président de l'AFD. Réalisé en une seule prise de sang au laboratoire sans que le patient ait besoin d'être à jeûn, le dosage est très fiable. Il permet au médecin de se faire une idée précise de l'évolution de la pathologie puisqu'il est un index rétrospectif et cumulatif sur trois mois du niveau de glucose dans le sang.
Le risque de complications réduit de moitié
Si le taux de 7 % a été retenu pour frapper les esprits (la valeur normale est comprise entre 3,5 et 6 %), c'est parce qu'il correspond au seuil à partir duquel l'incidence des complications augmente de façon significative. « Avec une réduction de 2 % du taux d'A1c, on réduit de 40 à 60 % le risque pour la plupart des complications », note le Pr Bernard Charbonnel, président de l'Alfédiam. L'intérêt d'une prévention secondaire chez les malades est donc évident. Une étude de perception, réalisée par l'institut Aventis auprès de 383 diabétiques, montre que 80 % d'entre eux souffrent d'au moins une complication (affections cardio-vasculaires, risque de cécité, lésions microvasculaires rénales et lésions nerveuses). Et si 60 % des malades contrôlent effectivement leur taux d'A1c tous les trois mois, 40 % de ces mêmes malades ignorent si leur taux est dans la norme. La CNAM estime, quant à elle, qu'un quart seulement des malades ont un diabète équilibré. Jean Mérel, président de l'AFD, le reconnaît : « Souvent, on ne prend conscience de la nécessité de se traiter que quand les complications surviennent. Pourtant, il est indispensable que le malade devienne acteur de santé et utilise tous les moyens à sa disposition. » Le but de la campagne est aussi d'expliquer aux diabétiques la signification du taux d'A1c. « Le diabétique se contrôle bien s'il est acteur de sa santé, mais il a aussi besoin de son médecin », estime Bernard Charbonnel. C'est pourquoi la campagne s'adresse également aux professionnels de santé, notamment les généralistes, afin que le nombre de prescriptions du dosage d'A1c augmente encore davantage. D'autant « qu'il existe une vaste panoplie thérapeutique », rappelle Bernard Charbonnel.
La campagne de communication se déroulera pendant tout le mois de novembre :
- annonces dans la presse écrite nationale (« Journal du dimanche », « Notre temps », « Paris-Match », « Pèlerin Magazine », « Télé 7 jeux ») ;
- du 17 au 30 novembre, messages radios sur France Info, France Inter, Europe 1 et RTL ;
- mise à disposition d'un numéro d'appel pour obtenir des renseignements ainsi que la brochure d'information destinée aux patients :
0811.88.7777 (coût d'un appel local) ;
- les professionnels de santé (généralistes, diabétologues et pharmaciens) recevront un courrier d'information dès le début du mois de novembre.
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