Maladie très rare, le diabète lipodystrophique atteint moins de mille patients en Europe. Elle regroupe plusieurs entités, toutes caractérisées par une atrophie du tissu adipeux.
Un essai thérapeutique, mené conjointement par l'INSERM et Amgen, s'adresse à des enfants atteints de diabète lipoatrophique, maladie congénitale de pronostic sévère, pour laquelle il n'existe toujours pas de traitement efficace. Cette maladie autosomique récessive résulte de deux mutations indépendantes, dont l'une a été découverte par un chercheur de l'INSERM. La quasi-absence de tissu adipeux entraîne des troubles métaboliques majeurs dont les conséquences sur les morbidité et mortalité réduisent l'espérance de vie réduite des patients.
Dans la forme congénitale à début précoce, les enfants présentent une résistance à l'action de l'insuline qui entraîne un diabète difficile à équilibrer ainsi qu'une hyperlipidémie, responsable de pancréatite et de cirrhose hépatique. Après plusieurs années d'évolution du désordre métabolique surviennent des complications cardio-vasculaires, rétiniennes, neurologiques, hépatiques et rénales responsables de décès précoce.
Un taux très bas de leptine
Parmi ses multiples fonctions, le tissu adipeux sécrète des hormones dont l'une est essentielle à la régulation du métabolisme gluco-lipidique : la leptine. L'absence de tissu adipeux, caractéristique du diabète lipodystrophique, s'accompagne donc d'un taux très bas de leptine, d'où l'hypothèse envisagée de traitement avec de la leptine recombinante à doses physiologiques. Cette hypothèse a été vérifiée dans des modèles animaux de la maladie.
Plus récemment, au travers d'une étude réalisée par le NIH (National Institute of Health), en partenariat avec Amgen, des résultats thérapeutiques très encourageants ont été observés chez des adultes .
L'INSERM engage une étude clinique de développement évaluant l'efficacité et la tolérance d'une molécule d'Amgen, la leptine recombinante r-metHuLeptin. Ce travail, qui vient de commencer et durera une année, est mené par le Dr Claire Lévy-Marchal, chercheur à l'INSERM et pédiatre à l'hôpital Robert-Debré, à Paris. Il a pour objectif d'évaluer, chez 8 à 10 enfants, âgés de 18 mois à 15 ans, l'efficacité et la tolérance de la leptine recombinante. La première injection a été réalisée chez le premier enfant le 1er avril 2003. Les résultats seront analysés par comparaison entre l'état des patients à l'entrée dans l'étude et à l'issue de la phase thérapeutique.
Amgen manifeste, avec ce partenariat, non seulement son engagement scientifique avec les principales institutions françaises, mais aussi son investissement dans l'évaluation de thérapeutiques d'exception dans des maladies orphelines graves. « Au-delà de sa contribution scientifique et financière, Amgen s'est engagé à fournir, une fois l'étude finalisée, le produit aux jeunes patients qui auront montré un bénéfice thérapeutique au terme des quatre mois d'évaluation », précise Marc de Garidel, président-directeur général d'Amgen.
Conférence de presse à laquelle participaient C. Bréchot, C. Lévy-Marchal, C. Moquin-Pattey, M. de Garibel et M. Bonnemaire.
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