A Mannheim (Allemagne), le Pr P. Pozzilli (Italie) a rappelé que la recherche de gènes de susceptibilité au diabète de type 1 pouvait être faite à la naissance dans le sang du cordon chez des nouveau-nés à risque. C'est l'objet du projet DIABFIN (Diabetes Finalised Italian Network).
L'étude DIABFIN montre que l'allaitement maternel au cours des quatre premiers mois prévient la formation d'anticorps antibêtacaséine, chez des enfants présentant une susceptibilité génétique.
Un essai de prévention par l'alimentation pendant une année a commencé en 2001. PREVEFIN a randomisé trois groupes de 60 nouveau-nés porteurs des gènes de susceptibilité. Un groupe était supplémenté en vitamine D (500 UI par jour), l'autre était nourri avec un hydrolysat de lait de vache sans caséine. Le troisième était un groupe témoin.
Au terme de deux ans, les marqueurs de la maladie sont les auto-anticorps anti-cellules bêta des îlots de Langherans témoins du développement d'une auto-immunité. Ce projet, auquel participent de nombreux pays, est soutenu par le NIH (National Institute of Health), l'EASD (Association for the study of Diabetes) et la JDRF (the Juvenile Diabetes Resarch Foundation).
Rôle de l'environnement
Le diabète de type 2 concerne 95 % de l'ensemble des diabétiques. Un seul semble être monogénique, c'est le diabète MODY (Maturity Onset Diabetes of the Young). Pour tous les autres, il s'agit d'une maladie polygénique, dont les gènes responsables sont encore mal connus. Ils ont sans doute un effet régulateur sur le métabolisme. « Paradoxalement, explique le Dr Tom Linder (Allemagne), les sujets porteurs des gènes de susceptibilité au diabète de type 2 sont les mieux armés pour survivre en période de famine. Ces gènes permettent une épargne d'énergie. Les conditions de vie, au cours des millions d'années pendant lesquelles l'homme s'est développé, ont entraîné une pression de sélection, permettant à ceux porteurs de ce génotype de survivre. Aujourd'hui, il apparaît comme un handicap car dans nos civilisations d'abondance, la suralimentation associée à la sédentarité, entraînent une hyperexpression de ces gènes qui aboutit au bout de quelques décennies, au diabète ».
Le Dr J. Mizrahi (Allemagne) a rappelé que les anomalies lipidiques, fréquentes au cours de la phase asymptomatique du diabète, augmentent le risque de complications macrovasculaires et notamment coronariennes.
Cibler l'insulinorésistance
Le régime, pauvre en graisses et riche en hydrates de carbone complexes, l'exercice physique constituent les premières recommandations. Ils ne suffisent pas toujours à les traiter et imposent le recours aux médicaments. Les antidiabétiques ne parviennent à un contrôle glycémique que dans moins de la moitié des cas. L'insulinorésistance très fréquente chez les diabétiques de type 2 entraîne une augmentation compensatrice de la sécrétion d'insuline qui contribue de façon significative à un profil lipidique athéromateux et à un état d'hypercoagulation responsables de complications macrovasculaires.
« Le médicament idéal, a expliqué le Dr Mizrahi, devrait agir sur l'insulinorésistance et la dysfonction des cellules bêta, réduire les acides gras libres et supprimer la production hépatique de glucose. Il permettrait de prévenir, retarder ou inverser les complications micro- et macrovasculaires du diabète de type 2 en maintenant un contrôle glycémique rigoureux avec un taux de HbA1c égal ou inférieur à 7 %. »
L'insulinorésistance est donc la cible d'une nouvelle classe d'antidiabétiques oraux, les thiazolidinediones (glitazones). Seules ou combinées à la metformine, aux sulfonylurés et à l'insuline, elles améliorent la sensibilité à l'insuline, l'hyperglycémie à jeun et réduisent les AGL dans le diabète de type 2.
Elles agissent en stimulant un récepteur spécifique du noyau hormonal : l'isoforme gamma PPAR (peroxysome, proliferator activated receptor), affectant ainsi la transcription d'un nombre de gènes clefs impliqués dans l'homéostasie glucidique et lipidique et qui améliorent la sensibilité du foie, des muscles, du tissu adipeux à l'insuline.
Le contrôle des anomalies lipidiques chez les diabétiques apparaît comme un progrès important dans la prise en charge de la maladie.
D'après une réunion des Laboratoires Roche à Mannheim (Allemagne.)
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