La première étude avait pour objectif de comparer les effets de l'insuline NPH sous sa forme inhalée et sous sa forme sous-cutanée sur le profil glycémique de diabétiques de type 2 traités pendant douze semaines ; 107 patients, non fumeurs, non insuffisants respiratoires et sans insulinothérapie depuis au moins six mois ont été inclus dans l'étude. Les patients étaient randomisés et prenaient :
- soit une injection sous-cutanée d'insuline NPH, trente minutes avant les trois principaux repas ;
- soit une inhalation d'insuline AERX iDMS au moment des trois repas.
Contrôle glycémique identique
Par ailleurs, tous les patients de l'étude avaient une injection sous-cutanée de NPH le soir au coucher.
Le contrôle glycémique est identique dans les deux groupes, alors que la glycémie à jeun est abaissée chez les patients traités par insuline inhalée sans que les épisodes hypoglycémiques augmentent. Il n'a pas été noté d'effets secondaires significativement plus importants dans le groupe traité par insuline inhalée.
Comme la quantité d'insuline absorbée par voie pulmonaire dépend de l'intégrité des voies aériennes, plusieurs études ont exploré les propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques de l'insuline inhalée chez des diabétiques jeunes et âgés, chez des patients non diabétiques atteints d'une infection virale des voies respiratoires hautes en les comparant à ceux de volontaires sains.
Les courbes d'insulinémie et de glycémie sont comparables quel que soit l'âge, et avant, pendant et après une infection virale respiratoire.
Une étude chez l'asthmatique
Une autre étude a comparé la sécurité d'emploi et le profil pharmacocinétique de l'insuline inhalée chez des patients non diabétiques, asthmatiques chroniques et chez des volontaires sains. L'insuline inhalée n'entraîne pas d'hyperréactivité bronchique chez les asthmatiques. L'absorption de l'insuline est diminuée par rapport aux sujets sains et l'effet sur la glycémie, moins important.
Enfin, une étude a comparé le profil pharmacocinétique de l'insuline inhalée chez des volontaires sains fumeurs et non fumeurs. L'absorption de l'insuline est plus rapide et les pics de concentration sont significativement plus élevés chez les fumeurs que chez les non-fumeurs.
Ces premiers résultats sont encourageants, montrant une efficacité et une sécurité d'emploi de l'insuline inhalée. D'autres études cliniques de phase III, réalisées sur une plus grande échelle, devraient confirmer ces résultats.
La technologie utilisée pour AERx iDMS (Insulin Diabetes Management System) permet la délivrance, grâce à un système électronique, de l'insuline sous forme liquide au niveau pulmonaire, permettant un meilleur contrôle de la dose déposée dans les poumons que d'autres techniques utilisant la même voie d'administration. Il reste toutefois à préciser les effets à long terme de l'insuline inhalée sur les voies respiratoires.
Si elle tient ses promesses cette voie d'administration devrait améliorer sensiblement la qualité de vie des diabétiques qui pourront l'utiliser.
D'après une table ronde des Laboratoires Novo Nordisk dans le cadre du 38e Congrès EASD (European Association for the Study of Diabetes) à Budapest.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature