Un lien moléculaire entre l'obésité et le diabète de type 2 via la leptine est identifié par une équipe de chercheurs de Harvard, qui publient leurs observations dans « Nature » du 17 janvier.
Barbara Kahn et Yasuhiko Minokoshi (Beth Israel Deaconess Medical Center) expliquent comment la leptine métabolise les acides gras au niveau du muscle squelettique. En activant une kinase (l'AMPK), la leptine inhibe l'enzyme acétylCoa carboxylase, et produit une augmentation du métabolisme des acides gras. Ces travaux désignent la voie des AMPK comme des cibles particulières pour un traitement de l'obésité et du diabète, maladies que l'on sait associées à une accumulation d'acides gras non métabolisés.
En 1994 on découvrait la leptine en tant que « signal de satiété », pour sa propriété suppressive de l'appétit. L'activité de cette hormone ne se cantonne pas à cela. Depuis, on a trouvé des récepteurs de la leptine sur les lymphocytes T (rôle dans l'immunité) et au niveau des vaisseaux sanguins. Cette dernière publication indique que la leptine pourrait aussi avoir un rôle métabolique important.
Kahn et coll. se sont intéressés à l'AMPK (5'-AMP Activated Protein Kinase), une molécule identifiée en tant que « jauge énergétique », qui agit sur des enzymes clefs du métabolisme du cholestérol et de la synthèse du glycogène.
Ils montrent que la leptine active l'isoforme alpha 2 de l'AMPK au niveau du muscle squelettique.
La démonstration est faite sur des rats mâles auxquels de la leptine a été injectée. On s'aperçoit ainsi que l'hormone active l'AMPK musculaire lorsqu'elle est administrée soit dans une veine périphérique, soit dans l'hypothalamus. En interrompant la conduction nerveuse des muscles de la patte, les chercheurs montrent que la leptine exerce son effet de manière indirecte, par les voies du cerveau et du système nerveux sympathique. Ils distinguent une activation précoce de l'AMPK du fait de l'effet direct de la leptine sur le muscle, puis un relais par une activation tardive, plus soutenue, par le SNC.
Selon Barbara Kahn et coll. : « La leptine a probablement évolué comme un régulateur qui pourrait être supprimé pour protéger l'organisme humain ou animal lorsque la nourriture vient à manquer. »
Diabète et obésité : une cible moléculaire est identifiée
Publié le 31/01/2002
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Dr Béatrice VUAILLE
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7057
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