John Mac Lachin ( centre de biostatistiques, université G Washington, Rockville, Etats-Unis ) l’a rappelé à l’ADA 2010 : à ce jour, « il n’existe aucune preuve établissant que Lantus®,notamment à fortes doses , soit la cause, ou soit associé à un risque accru de malignité dans le diabète I ou II ». En revanche, le Pr Serge Halimi souligne que « cette polémique a eu le mérite d’attirer l’attention sur la relation probable entre le diabète en particulier de type 2, l’obésité et la survenue de cancers. 30 % des décès chez des diabétiques de type 2 (jusqu’à 36 % dans certaines études) sont dus au cancer ». La revue de la littérature confirme le risque accru indiscutable de cancers digestifs (pancréas, foie, estomac, colon) et de mortalité par cancer chez le diabétique comparé aux sujets non diabétiques. À l’inverse ce risque est diminué pour le cancer prostatique chez le diabétique, d’environ 10 %.
« Une idée assez innovante, poursuit-il, au-delà des mécanismes impliqués plutôt d’ordre métabolique (hyperinsulinisme et insulinorésistance etc..), est le rôle de l’hyperinsulinisme endogène comme facteur de croissance à forte dose et l’implication de taux élevés d’IGF-1 like qui sont pointés du doigt. De plus, la plupart des tumeurs se nourrissent de glucose, et peut-être que l’hyperglycémie en soi joue un rôle non négligeable dans la promotion tumorale ».
Selon des données présentées à l’ADA par l’équipe de Sommerfeld, « la majorité de la Glargine injectée serait rapidement convertie en métabolites sanguins actifs (M1 et M2), lesquels ont une moindre affinité que l’insuline humaine pour les récepteurs IGF-1 ainsi qu’une mitogénicité plus faible, explique Serge Halimi. Or, il semblerait, que la grande majorité de l’insuline circulante chez les patients traités par Glargine soit de l’insuline M1 etM2 ».
Les traitements antidiabétiques augmentant l’insulinémie semblent accroître le risque de cancer et à l’inverse, ceux insulino-sensibilisateurs plutôt le diminuer c’est-à-dire la metformine et les glitazones. Avec le bémol que les études observationnelles qui ont étudié l’impact des médicaments antidiabétiques amènent à constituer des groupes très hétérogènes car les traitements ne sont pas prescrits au hasard et sont majoritairement rétrospectifs.
Des études de très grande ampleur rétrospectives sont d’ores et déjà en cours sur le lien insuline et cancer.
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