L'AUGMENTATION très importante de la prévalence du diabète dans le monde entier (de 30 millions en 1985, le nombre de diabétiques s'élève aujourd'hui à 150 millions et il devrait atteindre 300 millions en 2025) est due pour une très large part à la prévalence sans cesse croissante du diabète du type 2 devenu une véritable pandémie liée à des pratiques diététiques inappropriées, à l'obésité, de plus en plus fréquente, et à la sédentarité.
« Bien qu'on ne puisse s'attendre à une guérison du diabète dans un avenir proche, l'amélioration des connaissances concernant sa physiopathologie, son évolution, ses complications et les nouvelles approches thérapeutiques qui sont à l'étude actuellement font espérer que la vie des diabétiques pourra être prochainement améliorée », souligne le Pr Pierre De Meyts (Danemark).
L'insuline par voie inhalée
Pour faciliter l'observance de l'insulinothérapie chez les diabétiques de type 1 et chez les diabétiques de type 2, les chercheurs se sont orientés vers l'administration d'insuline par inhalation, mode d'administration qui pourrait être une alternative aux injections d'insuline préprandiales.
« Cette idée n'est pas nouvelle, la première publication sur l'administration d'insuline par voie inhalée date de 1924 », rappelle le Pr Per Wolmer (Suède). Différentes études suggèrent que les aérosols d'insuline entraînent une cinétique d'insulinémie équivalente à celle obtenue par des injections sous-cutanées. Cependant, leur biodisponibilité est plus faible (12,7 %), il existe une variabilité d'une nébulisation à l'autre chez un même sujet et une variabilité entre les sujets.
En effet, le passage de l'insuline dans la circulation systémique est fortement dépendant de la pénétration des particules inhalées et de leur « déposition » dans les poumons. Or, les dispositifs par aérosols habituellement utilisés pour traiter les asthmatiques ne répondent pas aux exigences d'une insulinothérapie, souligne le Dr Stephen Farr (Hayward, Californie, Etats-Unis).
Un nouveau système d'inhalateur est en cours de développement, « AERx Insulin Diabetes Management System » (AERx iDMS), qui produit un aérosol de particules d'insuline de 2 à 3 μm en suspension dans un milieu aqueux. Premier système électronique, il contrôle de façon active la manœuvre d'inhalation : seule une inspiration suffisante déclenche automatiquement l'administration d'une dose d'insuline (équivalent de 10 UI d'insuline injectable) ; si l'inspiration est trop rapide ou trop lente, l'insuline n'est pas délivrée.
Les études cliniques démontrent que ce nouveau système d'administration d'insuline pourra être une alternative thérapeutique pour les diabétiques qui préfèrent avoir recours à une méthode non invasive d'administration d'insuline, mais des études sont encore nécessaires pour confirmer son efficacité et contrôler sa tolérance.
Un avenir sans insuline ?
Grâce au perfectionnement des techniques de préparation des îlots de cellules pancréatiques et à un traitement immunosuppresseur efficace, les transplantations d'îlots réalisées par le Pr Shapiro et son équipe (université d'Alberta, Canada) ont été couronnées de succès : les 13 diabétiques insulinodépendants qui ont bénéficié de ce traitement ont vu leur équilibre glycémique se normaliser et, au terme de deux ans de suivi, aucun rejet n'a été constaté. Il reste toutefois le problème des complications à long terme du traitement immunosuppresseur et le problème soulevé par les dons d'organes.
Les études d'expérimentation animale (modèle de régénération du pancréas chez des rats partiellement pancréatectomisés) montrent que des cellules souches embryonnaires sont susceptibles de se différencier en cellules productrices d'insuline (cellules bêta) et en cellules productrices de glucagon (cellules alpha), de somatostatine (cellules delta) et de polypeptide pancréatique (cellules PP) et de former des structures analogues aux îlots pancréatiques.
L'identification de cellules embryonnaires chez l'homme pourrait procurer une nouvelle source d'îlots pancréatiques fonctionnels pour les transplantations chez les diabétiques.
Genève. « A Future Without iabetes ? » Conférence de presse organisée par les Laboratoires Novo Nordisk, présidée par le Pr Pierre De Meyts (Danemark), dans le cadre de la première conférence interactive sur le diabète : « Diabetes Dialogue Advancing Care, towards cCure ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature