Le bénéfice sur le taux de complications macrovasculaires d'un contrôle strict des glycémies et des chiffres de pression artérielle chez le diabétique de type 2 a été clairement montré à travers différents travaux, dont les études UKPDS, HOPE et LIFE.
Dans ce contexte, la Steno type 2 Diabetes Study évaluait l'intérêt d'une approche multifactorielle de la prise en charge du patient DNID. Cet essai, randomisé, en ouvert, comparait deux groupes parallèles de 80 diabétiques de type 2 microalbuminuriques (recrutés en 1992-1993), âgés de 55 ans en moyenne et suivis 7,8 ans.
Une équipe multidisciplinaire
Le premier groupe était suivi en médecine générale et bénéficiait d'un traitement conventionnel. Le deuxième groupe avait un traitement intensif, multifactoriel, avec des objectifs thérapeutiques stricts et une surveillance rapprochée par une équipe multidisciplinaire (médecin, infirmière, diététicienne), dont la mission était d'obtenir une modification du mode de vie (alimentation et activité physique) et d'ajuster le traitement pharmacologique aux objectifs glycémiques et tensionnels. Le critère principal de l'étude portait sur la mortalité cardio-vasculaire, les AVC et les IDM non mortels et le taux de procédures de revascularisation ; la progression de la néphropathie, de la rétinopathie et de la neuropathie était considéré comme un critère secondaire.
A l'issue du travail, les auteurs ont observé une amélioration significative de la plupart des paramètres dans le groupe « intensif » comparé au groupe « conventionnel » ; à savoir : une réduction de 0,7 % de l'HbA1c (p < 0,0001), de 11 mmHg de la PAS (p < 0,0001), de 4 mmHg de la PAD (p < 0,006), de 1,2 mmol/l du CT (p < 0,0001) et de 0,6 mmol/l des TG (p < 0,02) ; aucune différence concernant les arrêts tabagiques. Le risque d'événements CV était diminué de 53 % (RR = 0,47) (p < 0,007). Les critères secondaires étaient également améliorés par le traitement intensif, excepté les neuropathies périphériques pour lesquelles il n'y avait pas de différence.
La correction des insulinorésistances
En dehors d'une amélioration des objectifs thérapeutiques pour limiter les complications de la maladie quand celle-ci est installée, les efforts doivent porter sur la prévention du diabète de type 2 par la correction des états d'insulinorésistance. Trois études ont clairement montré le bénéfice d'une modification du mode de vie ; l'association régime + exercice physique chez les patients insulinorésistants permettait une réduction du risque de DNID de 42 % dans l'étude Da Quing et de 58 % dans l'essai Finnish DPQ et la DPP Study Group. L'intervention pharmacologique a également montré son intérêt. La DPP Study Group qui comparait la metformine à un placebo a montré une réduction du risque de DNID de 31 % dans le groupe traité ; la Stop-NIDDM a retrouvé une diminution de 25 % avec l'acarbose (avec un échappement après l'arrêt du traitement) ; et l'essai TRIPOD a mis en évidence une baisse de 55 % avec la troglitazone (sans échappement 8 mois après l'arrêt du traitement) ; enfin, l'étude XENDOS (ICO 2002) a montré une réduction du risque de 37 % chez les obèses traités par l'orlistat.
Différents travaux ont montré la réduction de l'insulinorésistance après 26 semaines d'un traitement avec la rosiglitazone en association avec un autre antidiabétique oral. L'insulinorésistance augmentait de 15 % dans le groupe sulfamide-placebo et baissait de 17,4 % dans le groupe sulfamide-rosiglitazone (4 mg) ; elle augmentait de 0,46 % dans le groupe metformine-placebo et diminuait respectivement de 3,2 % et 20,4 % dans les groupes metformine-rosiglitazone 4 mg et metformine-rosiglitazone 8 mg.
La correction de l'insulinorésistance paraît donc être une piste intéressante pour freiner l'épidémie mondiale de diabète de type 2.
Campus parrainé par les Laboratoires GSK.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature