CONGRES HEBDO
Les endocrinologues pédiatres ne sont guère habitués à traiter le diabète de type 2, pathologie jusqu'à récemment considérée comme l'apanage des adultes, voire des sujets âgés. Il a donc fallu qu'ils se forment pour faire face à l'augmentation constante de ce type de diabète chez des adolescents obèses. Mais la plupart des options thérapeutiques ont dû être extrapolées des données disponibles chez l'adulte faute d'essais réalisés dans des populations pédiatriques. On sait néanmoins que, comme chez l'adulte, le diabète de type 2 de l'enfant s'accompagne d'une insulinorésistance, accrue lors de la puberté et plus marquée chez les filles que chez les garçons. Il semble qu'il faille aussi une déficience insulinosécrétoire pour qu'apparaisse une hyperglycémie d'abord postprandiale, puis à jeun.
L'objectif thérapeutique est d'atteindre et de maintenir une HbA1c ≤ 7 %, une glycémie à jeun ≤ 1,2 g/l et un poids « correct ». Ces cibles doivent être atteintes si l'on veut éviter l'apparition de complications micro- et macrovasculaires précoces.
La prise en charge de ces jeunes diabétiques fait d'abord appel à des modifications de leur mode de vie, associant exercices physiques réguliers et des règles diététiques, mesures, qui, sans doute encore plus que chez l'adulte, sont bien difficiles à mettre en place au moment de l'adolescence. Des programmes éducatifs et un soutien psychologique sont le plus souvent indispensables, comme l'est l'implication active de la famille. L'approche hygiéno-diététique est nécessaire, mais rarement suffisante. Si l'objectif glycémique n'est pas atteint après une période de trois mois, un traitement pharmacologique s'impose. La metformine a été évaluée chez l'adolescent dans un essai contrôlé, qui a montré son efficacité et sa bonne tolérance. Elle assure une diminution de 1 à 2 % de l'HbA1c. De plus, elle a un effet anorexigène et pourrait donc favoriser la perte de poids. Le risque potentiel d'acidose lactique ne constitue pas une réelle menace chez l'adolescent, car il est généralement lié à d'autres pathologies (insuffisance rénale, cardiaque ou respiratoire, hépatopathies) exceptionnellement présentes à cet âge. La metformine est actuellement le traitement de première intention. En cas d'échec de la monothérapie après trois à six mois, un sulfamide hypoglycémiant ou la répaglinide peuvent être ajoutés. Les inhibiteurs de l'alphaglucosidase et les thiazolidinediones ne sont pas utilisés à l'heure actuelle chez l'enfant et l'adolescent.
En cas d'hyperglycémie très importante ou d'acidocétose, une insulinothérapie est instituée. Lorsque le diagnostic de diabète de type 2 est confirmé, elle peut être diminuée ou arrêtée lorsqu'un régime adapté et une activité physique régulière ont été mis en uvre.
Enfin, souligne le Dr Polak, il ne faut pas négliger les autres facteurs de risque souvent associés chez ces adolescents obèses, notamment une hypertension artérielle et une dyslipidémie.
D'après une communication du Dr Michel Polak (Paris).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature