D'après les résultats des études épidémiologiques, le dépistage du diabète de type 2 est encore insuffisant. En effet, au moment du diagnostic, de 10 à 28 % des personnes présentent déjà une rétinopathie et de 19 à 31 % une microalbuminurie. Il est donc probable que la maladie ait débuté dans les quatre à dix années précédentes pour une majorité de patients.
Force est de constater que les stratégies de dépistage choisies par l'OMS (glycémie à jeun complétée par un test de tolérance au glucose si anomalie) et l'Association américaine du diabète (deux glycémies à jeun pathologiques) ne sont pas exhaustives, bien qu'elles aient toutes deux abaissé le seuil de la glycémie à 1,26 g/l comme critère du diabète dès 1997. Pour preuve, l'enquête danoise DECODE (Diabetes Epidemiology COllaborative Analysis of Diagnosis Criteria in Europe) a montré qu'un test de tolérance au glucose (glycémie, deux heures après l'absorption de 75 g de glucose) permet de diagnostiquer 30 % de patients supplémentaires comparativement à la glycémie à jeun. Pas question, néanmoins, de proposer ce test à tous les candidats au dépistage, pour des raisons de coût et de faisabilité.
Glycémie et hémoglobine glyquée
L'équipe du Dr Borch-Johnsen (Copenhague) propose donc de cibler le dépistage sur les populations à risque, préalablement sélectionnées par un autoquestionnaire. Pour les personnes « à risque » (20 % des sujets de l'enquête), un dosage combiné de la glycémie et de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) est alors pratiqué dans la même journée. En cas de glycémie et/ou d'HbA1c anormale (50 % des sujets de la cohorte), une glycémie à jeun, éventuellement complétée par un test de tolérance au glucose (pour des glycémies comprises entre 1,10 g/l et 1,25 g/l), est demandée afin de confirmer le diagnostic de diabète. Une telle stratégie limite le nombre de glycémies à jeun à 10 % des patients et celui des tests de tolérance au glucose à 5 %. Ce bénéfice en matière de faisabilité serait combiné à un gain de sensibilité puisque la technique permettrait de diagnostiquer 75 % des patients ignorés par les critères de l'ADA.
D'après la communication de K. Borch-Johnsen, congrès de l'EASD, Glasgow.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature