Contrairement à ce qui était couramment admis, le retentissement rénal est comparable entre patients souffrant d'un diabète de type 1 et ceux ayant un diabète de type 2. Plus de 40 % de ces derniers présentent une quantité anormale de protéines dans leurs urines, témoin d'un début de néphropathie, révèle l'étude DEMAND (Developing Education on Microalbuminuria for Awareness or reNal and cardiovascular risk in Diabetes), menée chez plus de 32 000 sujets répartis dans trente quatre pays. « Ce dépistage est encore trop peu pratiqué, car l'importance de ce facteur chez ces patients est sous-estimée par l'ensemble du corps médical », s'alarment les instigateurs de ce travail. La microalbuminurie qui se détecte très facilement (bandelettes) est un élément prédictif fiable de morbidité grave et de mortalité. Il ne faut pas attendre le stade d'insuffisance rénale chronique pour les traiter car un dépistage précoce et un traitement adapté permettent une prise en charge efficace qui évitera à bon nombre cette évolution.
A la vitesse d'une épidémie
La fréquence du diabète augmente à la vitesse d'une épidémie. Elle touche actuellement 177 millions de personnes dans le monde (estimations de la Fédération internationale du diabète), mais ce chiffre dépassera les 300 millions en 2025, selon les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le diabète de type 2 représente de 90 à 95 % de l'ensemble des cas diagnostiqués. Associé à l'hypertension, il multiplie le risque de mortalité cardio-vasculaire et rénale par deux.
Mais la microalbuminurie est bien plus qu'un signe précoce de néphropathie diabétique. Elle est secondaire aux modifications des vaisseaux sanguins du rein qui altèrent la capacité des néphrons à empêcher la fuite des protéines dans les urines. A ce titre, elle est le reflet de l'atteinte du système cardio-vasculaire dans son ensemble. Ce qui explique que son apparition est non seulement le premier signe d'une atteinte rénale, mais est corrélée avec un taux accru de complications cardio-vasculaires.
Sans geste thérapeutique, elle risque d'évoluer vers une protéinurie, dans un délai de cinq à dix ans. Cette étape constitue un tournant de la maladie : la fonction rénale se dégrade alors souvent de façon inévitable et irréversible. L'évolution se fait vers l'insuffisance rénale terminale, imposant la dialyse ou la transplantation. Compte tenu de la progression de la maladie, on estime que le diabète pourrait être bientôt à l'origine de la moitié des cas d'insuffisance rénale terminale.
Bilan de la campagne DEMAND menée sous l'égide de la Fédération internationale du diabète et de la Société internationale de néphrologie en partenariat avec Bristol-Myers Squibb et Sanofi-Synthélabo, Bruxelles.
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