Le cas du Dr Borée, ce médecin généraliste blogueur et écrivain, qui va dévisser sa plaque alors qu’il exerce en pleine campagne dans le Sud-ouest, fait réagir le syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG).
Après avoir choisi d’exercer « à plus de deux heures de route d’une grande ville », le généraliste vient d’annoncer qu’il passait la main, las de l’isolement, « des cinémas à 40 minutes, de la gare principale à 1h20, et d’un environnement professionnel assez peu stimulant ».
Une longue liste de griefs
« Attristé par la nouvelle mais pas tout à fait surpris », le SNJMG assure retrouver au cœur de sa réflexion sur la médecine générale les écueils évoqués par le Dr Borée. Il liste l’aménagement du territoire insuffisant, l’absence de prise en compte de la situation professionnelle et sociale du conjoint, les modes et niveaux de rémunération inadaptés à des prises en charge de plus en plus complexes, et la pénalisation des revenus des médecins qui refusent la course à l’acte.
La liste des inconvénients dressée par le SNJMG ne s’arrête pas là. Le syndicat ajoute les importantes contraintes administratives, les « déficiences incompréhensibles » du régime de protection sociale (pas d’IJ avant 90 jours de maladie, rappelle-t-il), le régime de retraite « aux fragilités inquiétantes », le « déni financier » de la qualité professionnelle de la médecine générale, et les « fausses bonnes idées coercitives » censées résoudre la crise démographique. Bref, le SNJMG, syndicat représentatif des jeunes médecins généralistes, dresse un tableau de la médecine générale propre à faire fuir le plus téméraire de ses adhérents.
Éviter la catastrophe
Le syndicat rappelle qu’il alerte depuis des mois les pouvoirs publics sur cette crise, et qu’il a publié récemment dix propositions pour faire face au défi de la démographie médicale.
« Vous pouvez éviter la catastrophe ! Il faut agir, maintenant ! », lance le syndicat aux pouvoirs publics. Il invite le président de la République, le Premier ministre et la ministre des Affaires sociales à « prendre leurs responsabilités en prouvant que la santé des Français leur tient réellement à cœur ».
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