C’est le 6 décembre qu’a été publié au Journal Officiel le décret sur les orthoptistes visant à réorganiser la filière de santé visuelle. « Ce décret est important car il va permettre de développer le travail aidé dans les cabinets d’ophtalmologie sur une base légale. Le texte précise ainsi le périmètre d’intervention des orthoptistes et élargit leurs compétences », indique le Dr Vincent Dédès, secrétaire général adjoint du Syndicat des ophtalmologistes de France (SNOF). Dès la parution du décret, le SNOF a fait part de sa satisfaction. « Ce décret conforte le rôle de l’orthoptiste, profession paramédicale de soins formée en faculté de médecine, auprès de l’ophtalmologiste. Cela permettra un déploiement plus rapide et efficace du travail aidé dans le cadre de la délégation de tâches », indiquait le syndicat en décembre. Selon le Dr Dédès, le développement du travail aidé est aujourd’hui une nécessité. « Les ophtalmologistes sont très occupés par l'augmentation des examens nécessaires au suivi de certaines pathologies chroniques comme la DLMA et le glaucome qui nécessitent une surveillance rapprochée », souligne-t-il.
Cela fait plusieurs années que des ophtalmologistes collaborent avec des orthoptistes. Mais le décret va permettre de mieux encadrer cette collaboration en mettant en place un « protocole organisationnel » qui précise les conditions dans lesquelles l’orthoptiste peut préparer l’examen médical ou assurer le suivi du patient. « Ce protocole se fait au sein d'un cabinet d'ophtalmologie sous la responsabilité de l'ophtalmologiste. Désormais, les choses sont bien cadrées. Le patient arrive, il gère les formalités administratives avec le secrétariat puis il voit directement l’orthoptiste. Celui-ci va faire les examens techniques nécessaires qui vont ensuite être interprétés par l’ophtalmologiste », indique le Dr Dédès. Le décret précise aussi que le protocole organisationnel permet le suivi par l'orthoptiste d'un patient « dont la pathologie visuelle est déjà diagnostiquée, sans examen ophtalmologique réalisé le même jour, afin de vérifier que l'état reste stabilisé ».
Nouvelles compétences pour les orthoptistes
Le décret attribue aussi de nouvelles compétences aux orthoptistes. Sur prescription médicale, ou dans le cadre d'un protocole organisationnel, ils sont désormais habilités à déterminer l'acuité visuelle et la réfraction, avec ou sans dilatation, les médicaments nécessaires à la réalisation étant prescrits par le médecin ; à procéder à l'irrigation de l'œil et instillation de collyres ; à recueillir des sécrétions lacrymales ; à réaliser les séances d'apprentissage à la manipulation et à la pose des lentilles de contact oculaire et des verres scléraux.
Ce travail aidé se fait dans l’immense majorité des cas avec l’intervention du médecin ophtalmologiste qui voit le patient après son passage devant l’orthoptiste. « Ce dernier peut aussi voir le patient en l’absence de l’ophtalmologiste mais se pose le problème de la tarification des actes effectués par l’orthoptiste », indique le Dr Dédès.
D’après un entretien le Dr Vincent Dedes, secrétaire général adjoint du Syndicat des ophtalmologistes de France (SNOF)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature