EQUILIBRES & Populations s'attache à ce que l'aide au développement soit toujours plus orientée vers la satisfaction des besoins de base des populations en général, et vers la promotion de la santé et des droits des femmes en particulier. Il y a dix ans, son symposium fondateur posait la question « Où va la population mondiale ? » à l'occasion de la Conférence internationale du Caire, organisée par l'Unfpa (Fonds des Nations unies pour la population). Lors du sommet du Millénaire, les chefs d'Etat du monde entier ont fait la synthèse des grandes conférences onusiennes sur la population, les femmes, la pauvreté, l'environnement, en fixant à la communauté internationale des objectifs concrets d'ici à 2015 pour faire reculer la pauvreté, le sida, la mortalité maternelle et infantile, et faire progresser l'éducation pour tous ainsi que le développement durable.
En dépit des progrès accomplis, ces objectifs ne seront probablement pas atteints, parce que l'aide internationale demeure quantitativement insuffisante, et surtout parce qu'il n'est pas fait de cette aide le bon usage qui conviendrait, qu'il s'agisse des choix budgétaires ou du contrôle par les élus et de la visibilité pour l'opinion de la politique d'aide au développement de la France.
Le renfort du privé.
Mais l'aide internationale ne se réduit pas à l'aide publique au développement. Le renfort du secteur privé est indispensable. Non seulement pour les capacités financières des entreprises, mais aussi pour leurs compétences et leur influence politique et sociale. Encore faut-il que soient créées les conditions de ce nouveau partenariat, et que les problèmes de sécurité ainsi que l'organisation des systèmes sanitaires et sociaux soient politiquement réglés.
Le colloque d'E & P veut donc faire le point sur les enjeux liés au thème « Population et développement » et sur la meilleure façon d'y associer les entreprises françaises. Il sera aussi l'occasion de lancer un nouveau projet à la croisée des chemins du bimultilatéralisme et de la coopération Sud-Sud, sur un thème qui résume à lui seul la condition inférieure faite à la femme dans trop de pays du monde : les fistules obstétricales (voir encadré).
Après une introduction du Dr Marie-Claude Tesson et des chefs de file des réseaux d'E & P et le témoignage de l'actrice Elsa Zylberstein, porte-parole de l'association et ambassadrice de l'Unfpa, les travaux seront ouverts par Pierre-André Wiltzer, ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie. Parmi les participants aux différentes sessions, Thoraya Obaid (directrice exécutive de l'Unfpa), Steven Sinding (directeur général de l'Ippf), Claude Blanchemaison (directeur général de la Coopération au ministère des Affaires étrangères), Elisabeth Lule (Banque mondiale), Philippe Bernagou (directeur général de la fondation Pierre Fabre), le Pr Jean-Michel Dubernard (président-fondateur du groupe d'études Population et développement), le Pr Jacques Milliez (secrétaire général d'E & P). La parole sera largement donnée à la salle, composé de personnalités africaines, de parlementaires français, d'experts nationaux et internationaux. Deux grands témoins africains participeront aux débats : le matin, Koffi Nguessan, directeur de l'Ensea d'Abidjan et président de l'Union pour l'étude de la population africaine ; l'après-midi, le Dr Nabiha Gueddana, ancien ministre de la Santé, directrice de l'Office national tunisien de la famille et de la population.
* Tél. : 01.53.63.80.40, info@equipop.org.
En finir avec les fistules
Deux à trois millions de femmes, dans les pays pauvres, sont atteintes de fistule obstétricale, séquelle de complications de la grossesse et de l'accouchement. Outre « l'horreur physiologique » (incontinence, risques d'infections graves et de troubles neurologiques permanents), la fistule est une « horreur sociale » puisque les femmes sont souvent rejetées par leur mari, leur famille et leur communauté.
Pour Equilibres & Populations, il faut recherche les causes de ce drame non seulement dans la pauvreté mais aussi dans la négation des droits de ces femmes, trop tôt mariées, aux grossesses précoces et livrées à elles-mêmes, ou à un entourage incompétent au moment de l'accouchement. C'est pourquoi l'association a décidé d'être le fer de lance, en France, de la campagne internationale « En finir avec les fistules », lancée par le Fonds des Nations unies pour la population. Outre le colloque du 4 mars, qui permettra de promouvoir ce combat auprès des bailleurs de fonds publics et privés français, elle lancera la campagne à l'occasion de la Journée de la femme, le 8. Et ce sera aussi le sujet de la conférence organisée le 18 mars à 10 h 30 au Medec (Paris, palais des Congrès), autour du Dr Luc Falandry, chirurgien urologue, ancien coopérant en Afrique. Une pétition sera lancée dans le corps médical pour demander à la Coopération un engagement plus fort.
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