L'HOSPITALISATION à domicile (HAD) a toujours du mal à se développer dans notre pays, malgré les intentions affichées par le gouvernement qui, dans sa circulaire du 30 mai 2000, envoyée aux directeurs des agences régionales de l'hospitalisation, les incitait à développer les structures d'HAD « de manière substitutive à l'hospitalisation traditionnelle, notamment par la conclusion de contrats d'objectifs et de moyens ». Plus d'un an après ce texte, le nombre de places d'HAD n'a pourtant pas fortement progressé, malgré ses partisans.
Pour le Dr Pierre-Jean Cousteix, président de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (FNEHAD), même s'il est vrai que le mouvement n'est pas rapide, il n'en est pas moins en marche, « ce qui, dit-il, montre que cette idée gagne de plus en plus d'adeptes ».
A cet égard, la constitution d'un comité de pilotage sur les perspectives de développement de l'HAD, installé précisément par Edouard Couty, responsable de la direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des soins (DHOS), au ministère de la Santé, et auquel participent des représentants des médecins, des directeurs d'établissement et de clinique, des responsables d'associations, est sans doute à même de favoriser le mouvement actuel, « même s'il reste, commente le Dr Cousteix, beaucoup de chemin à faire ». Lors de sa première réunion, qui s'est tenue il y a quelques jours, ce comité de pilotage a décidé de mettre en place quatre groupes de travail où siégeront les différents acteurs concernés par ce problème, mais aussi des membres de la CNAM et des différentes directions du ministère de la Santé, ainsi que des représentants de malades.
Rendez-vous à la fin de l'été
Ces groupes de travail traiteront des obstacles au développement de l'HAD et des moyens pour les lever ; de la place de l'hospitalisation à domicile dans le système de soins et de son rôle dans l'organisation des réseaux de soins ; des problèmes posés par le financement de l'HAD et par la fixation de tarifs selon la catégorie de soins, de patients, du matériel utilisé pour ce soins ; enfin, un quatrième groupe abordera le problème de la formation, de la recherche et de la communication.
Tous ces groupes de travail devront rendre leur copie à la fin de l'été prochain, au plus tard fin septembre, afin que soient élaborées des propositions qui permettent d'envisager un nouveau développement de cette discipline.
« Aujourd'hui, commente Pierre-Jean Cousteix, on compte un peu plus de 4 000 places d'HAD », ce qui semble être loin du compte nécessaire. Cinq à six cents nouvelles places pourraient être créées dans un avenir plus ou moins proche dans quatre-vingt-une structures supplémentaires. Un progrès qui ne semble pas suffisant pour la plupart des observateurs. D'où l'importance des travaux du comité de pilotage et des groupes qui viennent de s'installer.
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