Entre mardi dernier 20 heures et ce matin 8 heures, les médecins libéraux, généralistes et spécialistes, ont une nouvelle fois manifesté leur mécontentement.
Le deuxième « Pont sans toubibs », organisé à la faveur du 1er mai, aura été une énième occasion, depuis le 15 novembre que les généralistes se sont mis sur le pied de guerre, de faire aux Français et à ceux qui s'apprêtent à les gouverner « une piqûre de rappel », selon les termes du Dr Dinorino Cabrera, président du SML (Syndicat des médecins libéraux).
Alors que l'actualité était la semaine dernière chargée et bousculée, l'opération a été bien relayée par les médias. Et c'est un motif de satisfaction pour ses promoteurs. Les messages de l'insatisfaction des médecins de ville, de leur aspiration à de meilleures conditions de travail, de leur demande d'une convention unique, celui des revendications tarifaires des omnipraticiens (20 euros pour la consultation, 30 euros pour la visite) sont passés encore une fois, se réjouissent le Dr Cabrera et le Dr Chassang, qui préside la CSMF. Peu importe donc que la mobilisation n'ait pas aussi été forte que les fois précédentes.
Insistant sur le fait que la détermination des médecins libéraux ne faiblit pas, Michel Chassang avance le chiffre de 70 % de praticiens qui auraient fermé leur cabinet entre mercredi dernier et hier. Dinorino Cabrera est plus prudent. Son impression est que ce pont du 1er mai a été moyennement suivi mais que cela s'explique : entre le week-end de Pâques et celui de la Pentecôte, quatre « Ponts sans toubibs » ont été programmés par la CSMF et le SML, rappelle-t-il, en ajoutant : « Je peux comprendre que certains marchent mieux que d'autres ».
Les réserves de la coordination
Du côté de la Coordination nationale indépendante des médecins généralistes, qui fédère 69 fédérations départementales, on ne l'entend pas de cette oreille. Dans le contexte du second tour de l'élection présidentielle, la fermeture des cabinets au cours des cinq derniers jours a été taxée d' « inopportune ».
Redoutant que le mouvement soit peu suivi et, partant, « assimilé à un échec », l'organisation s'en était par avance démarquée et avait prévenu les pouvoirs publics qu'une faible mobilisation ne serait « en rien un signe d'affaiblissement » de la colère des médecins.
Les médecins de ville ont-ils ou non cessé de travailler mardi soir dernier ? C'est difficile à dire. Montés au créneau pour regretter que le mouvement de leurs confrères libéraux ait depuis des mois des répercussions sur leur propre activité, les médecins des SAMU, les urgentistes, les hospitaliers en général, qui ont par ailleurs estimé que ce second « Pont sans toubibs » était peu suivi, ont involontairement ajouté de l'eau au moulin des grévistes. Lesquels sont appelés par la CSMF et le SML à remettre la clef sous le paillasson dès demain soir et jusqu'à dimanche. Sauf signe express et fort du tout nouveau gouvernement (voir ci-dessus).
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