LA POLYARTHRITE rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique, dont certaines formes peuvent aboutir rapidement à des lésions irréversibles des articulations potentiellement très invalidantes (PR à progression rapide).
Harris Interactive, important cabinet mondial de sondage, a interrogé plus de 450 rhumatologues exerçant en Europe et au Canada sur leur pratique clinique face à la polyarthrite rhumatoïde à progression rapide. La majorité des spécialistes interrogés (85 %) considèrent cette forme de PR comme un sous-groupe distinct nécessitant un traitement spécifique. Selon eux, la rapidité de la progression serait imputable à une grande variété de facteurs, aux premiers rangs desquels ils citent la génétique (34 % d’entre eux), le caractère destructif et agressif de la maladie (24 %) et le mauvais contrôle de l’inflammation (23 %). Un tiers seulement des rhumatologues s’estiment capables de reconnaître et de traiter facilement les PR à progression rapide. Les autres (70 % d’entre eux) évoquent, parmi les obstacles ne permettant pas son identification dans la pratique quotidienne, l’évaluation et l’orientation trop tardives, l’accès limité aux outils techniques (13 %), le manque de personnel et une charge de travail trop importante (12 %), l’irrégularité du contact avec les patients (11 %), la limitation des ressources et le manque de temps (9 %). Pour 84 % des rhumatologues interrogés, l’importance du syndrome inflammatoire demeure le principal marqueur clinique de la progression de la maladie et, pour 79 % d’entre eux, son contrôle et le ralentissement de l’érosion sont des priorités thérapeutiques.
La non-observance du traitement est également perçue par 68 % d’entre eux comme un élément favorisant l’évolution très rapide de la maladie. Ils pensent à cet égard que les patients souffrant d’une PR à progression rapide devraient être vus deux fois plus souvent que les autres. Au vu de ces données, le Pr Lain McInnes (Glasgow) a estimé que « des actions supplémentaires devraient être menées pour aider le rhumatologue à identifier ce type de patients et à ajuster les traitements pour répondre à leurs besoins particuliers».
Spondylarthrite ankylosante et manifestations inflammatoires non articulaires.
La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie inflammatoire systémique qui peut, en plus de ses répercussions sur la colonne vertébrale, affecter d’autres organes. En Europe, sa prévalence se situerait dans une fourchette de 0,2 à 1 % de la population totale. Quatre cent cinquante-trois rhumatologues installés en Europe et au Canada ont également été interrogés par le même bureau de sondage sur la fréquence et l’importance des affections inflammatoires extra-articulaires associées à la SA. Selon les participants, 25 % des patients atteints d’une SA faisant l’objet d’un bilan à la recherche d’une autre pathologie inflammatoire présentent une uvéite, un psoriasis ou une arthropathie psoriasique, et un sur six, une maladie de Crohn ou une colite ulcéreuse. La majorité (85 %) des rhumatologues estiment que le pronostic de la maladie est plus sombre quand il existe une ou plusieurs atteintes extra-articulaires et 92 % que leur qualité de vie est plus mauvaise. La plupart considèrent que l’inflammation sous-jacente joue un rôle clé dans le déclenchement des manifestations non articulaires, mais un tiers pensent que non. Sur le plan thérapeutique, les rhumatologues concentrent davantage leurs efforts sur le soulagement des symptômes de la SA que sur le traitement des manifestations extra-articulaires.
D’après cette enquête, les biothérapies sont apparues, pour la majorité des praticiens, comme le traitement de choix des patients atteints d’une SA accompagnée de manifestations extra-articulaires. Elles arrivent en deuxième position dans leur préférence, après le méthotrexate, pour le traitement du psoriasis (47 %) et du rhumatisme psoriasique (60 %).
Des résultats intéressants qui, pour le Dr Filip van den Boschont (Gand), «ont permis de mieux connaître les pratiques cliniques et de souligner la nécessité de former les rhumatologues sur le lien existant entre manifestations extra-articulaires et spondylarthrite ankylosante».
D’après une conférence de presse organisée par les Laboratoires Schering-Plough, avec la participation de Marteen Kraan, Iain McInnes, Martin Rudwaleit, Robert Johnstone et René Westhovens.
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