Jazz-Rock
Musique du XXe siècle, anoblie grâce à certains de ses plus grands représentants, le jazz a pourtant connu, au début et pendant les premières décennies de son existence, des fortunes et des rencontres diverses, pas toujours très honnêtes. Car on ne peut pas être né, selon la légende, dans les bouges de la Nouvelle-Orléans à la fin du XIXe siècle, et avoir connu immédiatement les beaux quartiers.
Dans « le Jazz et les gangsters 1880-1940 »*, Ronald L. Morris revient sur les relations qui existaient, immanquablement, dans ces années là entre les jazzmen - essentiellement Noirs - et les mafias d'origines différentes, italienne ou juive, dans la plupart des villes américaines, notamment New York, Kansas City ou encore Chicago. Il est vrai que le Cotton Club de New York ou le Grand Terrace de Chicago, par exemple, étaient deux clubs qui n'étaient pas forcément gérés par des enfants de chur. Sans ces gentils méchants, beaucoup de jazzmen, à l'image de Duke Ellington, Louis Armstrong ou Earl Hines, n'auraient jamais trouvé de travail. L'auteur lève donc un voile sur ces années folles où mécènes rimait avec mobsters, racketeers et autres voyous. A la fois édifiant et fort intéressant historiquement et culturellement.
Autre réédition, en poche, celle de « Jazz Impro »**, paru en 1995, qui permet de retrouver les mises en scènes réalisées par l'écrivain britannique Geoff Dyer autour et sur sept des plus importants personnages du jazz moderne, de Charles Mingus à Art Pepper en passant par Bud Powell ou Chet Baker. Livre au grand et profond lyrisme, c'est également une démarche littéraire passionnante et amusante à redécouvrir.
* Le Seuil, 280 pages, 19,80 euros.
** Musiques & Cie/10/18, 238 pages, 6,90 euros.
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