A un mois d’intervalle deux équipes américaines ont publié des résultats prometteurs de remyélinisation obtenus expérimentalement sur un modèle murin. La première s’appuie sur les cellules précurseurs d’oligodendrocytes, la seconde approche, plus novatrice, utilise un récepteur, le CXCR7, présent à la surface des oligodendrocytes immatures.
Dans ce premier travail publié dans Stem Cell Report, Lu Chen de l’Université de Californie, à Irvine, décrit leur tentative d’implantation de cellules précurseurs des oligodendrocytes dans la mœlle épinière sur un modèle murin de SEP. Ces précurseurs avaient été préalablement obtenus à partir de cellules embryonnaires humaines.
Bien que les cellules aient été rejetées, et ne soient plus détectables moins de 8 jours après leur transplantation, les auteurs ont noté une amélioration des symptômes de la maladie chez 73 % des souris implantées Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ce ne sont pas les cellules greffées qui ont elles-mêmes reconstitué la myéline. Leur présence, bien que de courte durée, a eu un effet inhibiteur sur la réponse auto-immune à l’origine de la maladie.
Le coup de pouce aux lymphocytes T régulateurs
A 21 jours, on observait dans les mœlles épinières de ces souris une augmentation du nombre de lymphocytes T régulateurs chargés d’inhiber les autres lymphocytes T responsables de la destruction des oligodendrocytes. Selon les auteurs, cette prolifération serait activés via les cytokines TGF-ß1 et TGF-ß2, très exprimées par les cellules implantées.
Afin de vérifier leur hypothèse, ils ont cultivé in vitro des lymphocytes T en présence de cellules précurseurs de oligodendrocytes dérivées de cellules souches humaines. Assez rapidement, les lymphocytes T régulateurs ont proliféré tandis que les autres lymphocytes T déclinaient.
La piste du recepteur CXPCR7
De son coté, une équipe de l’école universitaire de médecine de Washington menée par Jessica Williams a montré au cours d’un travail paru dans le Journal of experimental medicine, que le blocage du récepteur CXCR7 présent sur les cellule précurseurs des oligodendrocytes favorisait la restauration de myéline du système nerveux central de la souris.
Dans un premier temps, ils ont simulé les effets d’une SEP en injectant une toxine et ont observé que l’activité de la CXCR7 était plus forte lorsque la myéline était agréssée, et plus faible lors de sa reconstitution. En réitérant l’expérience tout en empêchant l’activation de la voie de signalisation liée à CXCR7, les chercheurs sont parvenus à accélerer la remyélinisation. Les auteurs espèrent pouvoir tester cette nouvelle approche chez l’homme.
Lu Chen et al, Human Neural Precursor Cells Promote Neurologic recovery in Viral Model of Multiple Sclerosis, Stem Cell Reports publication en ligne du 15 mai 2014-05-23
Jessica Williams et al, Targeting CXCR7/ACKR3 as a therapeutic strategy to promote remyelination in the adult central nervous system Journal of Experimental Medicine, N°211, p 791-799, 14 avril 2014
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