CLASSIQUE
Entre les deux, mon cur balance ! semble dire la programmation de ces Folles journées nantaises, désormais au nombre de trois pour proposer 110 concerts (le double de l'unique journée consacrée au seul Mozart, en 1995) et qui passeront à quatre en 2003 pour honorer la musique baroque italienne et en 2004 les musiques hongroise et tchèque.
La formule s'exporte bien car Mozart et Haydn seront à Bilbao en mars et à Lisbonne en avril. Mais, en attendant, Nantes offre un programme défiant toute concurrence. Le Requiem y sera joué six fois par des interprètes différents, tout ce que la France compte comme conférenciers et l'Europe comme interprètes brillants (environ mille artistes) seront réunis à la Cité des congrès de Nantes pendant ces trois jours.
On citera arbitrairement Christian Zacharias, Pieter Wispelwey, Piotr Anderszewski, Dezsö R[135]nki, Christian Ivaldi, Romain Guyot, Alain Planès, Régis Pasquier, Emmanuel Strosser, les trios Wanderer, Sradivaria les quatuors Lindsay, Festetics, Praz[135]k, Ysaÿe, en s'excusant pour tous les oubliés de cette programmation aux allures de marathon (1).
Mais revenons à nos compositeurs avec un livre que leur consacre Marc Vignal, déjà l'auteur de deux ouvrages sur Haydn. Dans « Haydn et Mozart », ce musicologue met en perspective, à la lumière des toutes dernières découvertes musicologiques et correspondances, la brève existence de Mozart (1756-1791) par rapport à la carrière longue et stable (il ne quitta quasiment pas l'Empire austo-hongrois) de Joseph Haydn (1732-1809). Un ouvrage qui remet quelques pendules à l'heure quant aux rapports entre ces deux amis que l'on a trop souvent voulu dépeindre comme antagonistes (2).
On y apprendra beaucoup plus sur le génie de Mozart que dans l'essai de Philippe Sollers, « Mystérieux Mozart », qui n'a certes pas les mêmes prétentions musicologiques, mais sous un aspect brillant, documenté, salonnard, ramenant trop la problématique de Mozart à la sienne propre, passe à côté de ce que l'on sait déjà grâce à des ouvrages infiniment plus modestes sur l'essence du divin Mozart (3).
Mais rien ne vaut la confrontation et en cela Les Folles journées de Nantes devraient remplir leur rôle pédagogique mieux que n'importe quel livre.
(1) Cité des congrès de Nantes. Renseignements et réservations : 08.25.02.02.03. Site Internet : www.lafollejournee-nantes.com
(2) Fayard/Mirare. 147 pages. 17 euros.
(3) Plon. 242 pages. 18,40 euros.
Les opéras de Mozart sur DVD
Le DVD n'a pas dédaigné Mozart, surtout les opéras de la trilogie composée sur des livrets de Da Ponte : « Don Giovanni », « Cosi fan Tutte » et « Les Noces de Figaro ».
Trois « Don Giovanni » sont en compétition : l'indispensable de Herbert von Karajan et Michael Hampe, enregistré au Festival de Salzbourg en 1987 avec l'extraordinaire Donna Elvira de Julia Varady et Samuel Ramey en Don Giovanni (Sony), celui du Festival de Glyndebourne 1995, dirigé par Yakov Kreizberg dans une mise en scène très austère de Deborah Warner et une bonne distribution comportant le Don de Gilles Cachemaille et l'excellent John Mark Ainsley en Ottavio (Warner). Celui de Cologne en 1991, mis en scène de façon très classique et élégante par Michael Hampe et dirigé par James Conlon, a pour lui le Don de Thomas Allen et l'Elvira de Caroll Vaness et contre lui l'exécrable Leporello de Ferruccio Furlanetto (Arthaus Musik/Naïve).
« Figaro » a trois versions concurrentes : celle de la Staatsoper Berlin de 1999, dirigée par Daniel Barenboïm, mise en scène par Thomas Langhoff et filmée par Alexandre Tarta (Arthaus/Naïve). La distribution en est très correcte mais on lui préférera celle, dans la mise en scène très agréable de Stephen Medcalf, de la version de Glyndebourne 1994, qui avait ouvert le nouveau théâtre, suprêmement dirigé par Bernard Haitink. On pouvait y entendre quasiment à ses débuts la merveilleuse Comtesse de Renée Fleming (Warner). La dernière est parisienne (Châtelet 1993), dirigée par John Eliot Gardiner et très joliment mise en scène par Jean-Louis Thamin et Olivier Mille. Ce fut alors le choc de l'année de découvrir en Figaro le jeune baryton gallois Bryn Terfel, devenu la vedette que l'on sait, et la Comtesse de la Finlandaise Hillevi Martinpelto (Arkiv Produktion).
« Cosi fan Tutte », pour l'instant solitaire, vient de l'Opéra de Zürich dans une mise en scène de Jürgen Flimm et dirigé par Nikolaus Harnoncourt (Arthaus/Naïve 2 DVD). L'atout majeur qu'est la Fiordiligi de Cecilia Bartoli ne console pas de l'absence au DVD des mises en scènes zurichoises des années quatre-vingt de Jean-Pierre Ponnelle des opéras de Mozart également dirigés par Harnoncourt en un cycle désormais mythique. Citons enfin un « Enlèvement au Sérail » venu de Stuttgart (1998), dirigé par Michael Alber, avec Catherine Naglestad et Matthias Klink (Arthaus/Naïve) et une « Flûte Enchantée », distribuée de façon assez homogène (Kurt Moll cependant domine en Sarastro) dans une mise en scène sans histoire, venue du Metropolitan Opera et bien dirigée par James Levine. Les décors en sont de David Hockney mais le film toujours, trop sombre, n'est pas assez bien réussi pour les apprécier (Deutsche Grammophon/Universal).
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