Qualité de vie, espérances liées au traitement

Deux enquêtes auprès de patients atteints de MICI et leurs médecins

Publié le 19/11/2007
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TNS Healthcare a mené deux enquêtes pour évaluer la qualité de la communication entre les médecins et les patients atteints d'une MICI concernant les espérances liées au traitement, les résultats souhaités et les problèmes de qualité de vie :

– une enquête menée entre le 30 avril et le 10 juin 2007 auprès de 300 gastro-entérologues de cinq pays européen (Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Italie) par le biais d'interviews de trente minutes via Internet et dont le Pr Gert Van Assche (Belgique) était le coordinateur ;

– une enquête menée auprès de 1 338 patients porteurs d'une MICI, résidant dans les pays cités, par le biais de questionnaires autoadministrés distribués par voie postale, cette enquête était coordonnée par le Pr Rod Mitchell, président de l'European Federation of Crohn's & Ulcerative Colitis Association (EFCCA).

Les questions portaient sur quatre thèmes : la qualité de la communication entre les gastro-entérologues et leurs patients, le sens donné à la cicatrisation muqueuse, le succès en termes d'attentes thérapeutiques et de résultats à long terme souhaités, les préoccupations et les préférences des patients concernant les options thérapeutiques : traitements biologiques et traitement chirurgical.

En ce qui concerne la qualité de la communication médecins-patients, les réponses sont discordantes : 90 % des gastro-entérologues interrogés déclarent être prêts à entamer un dialogue avec leurs patients pour connaître l'impact de la maladie de Crohn ou de la recto-colite hémorragique sur leur qualité de vie alors que, dans chaque pays, 4 patients sur dix seulement disent avoir une conversation sur ce sujet et estiment que leur médecin a vraiment conscience du retentissement de la maladie sur leur qualité de vie.

Or de 35 à 45 % des patients jugent très important ce retentissement sur un grand nombre de leurs activités, notamment les déplacements, la fréquentation des lieux publics, les dîners à l'extérieur, l'efficacité professionnelle.

«Vu ces résultats, il apparaît que la communication entre les médecins et leurs patients doit être améliorée notamment sur l'impact de la maladie et de ses traitements sur la qualité de vie», déclare le Pr Gert Van Asshe.

Téléphone fixe, portable, e-mail, association...

Pour ce faire, «il est nécessaire de répéter les informations très régulièrement au cours de chaque consultation. Les MICI persistent la vie durant avec une sévérité variable, les patients doivent pouvoir accéder rapidement à une information par différents canaux: téléphone fixe, portable, e-mail du médecin, contact avec une association de patients», souligne le Pr Jean-Frédéric Colombel (France).

Outre l'évaluation de la communication, ces deux enquêtes se sont attachées à savoir comment les gastro-entérologues et leurs patients atteints de MICI définissent la réussite de traitement par rapport aux résultats souhaités sur le long terme, quelle est la valeur accordée par les médecins à la cicatrisation de la muqueuse et la fréquence avec laquelle ils abordent le sujet avec leurs patients.

Quatre-vingt pour cent des médecins interrogés estiment que la cicatrisation de la muqueuse devrait améliorer l'évolution de la maladie à long terme, mais moins d'un sur deux en parle à ses patients. Cette attitude peut s'expliquer par le fait que les conséquences à long terme de la cicatrisation muqueuse ne sont pas encore connues, précise le Pr Gert Van Asshe.

Les gastro-entérologues évaluent le succès des traitements sur l'amélioration de la qualité de vie et l'obtention d'une rémission (disparition des symptômes), 80 % d'entre eux estiment que le traitement a échoué si les patients ne peuvent reprendre une activité quotidienne normale après trois mois.

Pour les patients, les indicateurs d'échec sont : la persistance des symptômes (55 %), la survenue de nouvelles poussées (47 %) et le recours au traitement chirurgical (42 %). La majorité des gastro-entérologues ne recommandent pas la chirurgie sans avoir tenté les traitements biologiques. Cependant, la chirurgie ne doit pas être présentée comme une option de dernier recours, elle peut être la meilleure option à un stade précoce et en cas de lésion localisée, précise le Dr Julian Panès (Espagne).

Aujourd'hui, l'infliximab (Remicade), anticorps monoclonal dirigé contre le TNF alpha, indiqué dans les formes actives sévères de maladie de Crohn et de recto-colite hémorragique chez des patients réfractaires à un traitement conventionnel bien conduit, a modifié l'évolution de la maladie (rémission clinique durable et cicatrisation des lésions) et a réduit le nombre d'hospitalisations et d'interventions chirurgicales.

Table ronde organisée par les Laboratoires Schering-Plough avec la participation de 5 gastro-entérologues leaders en Europe et 6 patients européens atteints de MICI.
Modérateur : John Clare, MA, journaliste au « Daily Mail ».

> Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8260