Trouble du désir et diminution de testostéronémie étant statistiquement associés, il est recommandé de rechercher un hypogonadisme devant un trouble du désir de l’homme.
La diminution du désir chez l’homme, ou désir sexuel hypoactif (DSH), est un motif relativement fréquent de consultation et est souvent associé à une dysfonction érectile, voire à un trouble de l’éjaculation. En France, sa prévalence serait de 3% et varierait de 3 à 16% dans les autres pays européens. Mais il est souvent difficile pour les hommes de parler de leur désir, ce qui explique le temps qu’ils mettent à consulter et peut-être une sous-estimation de la prévalence.
Le DSH peut être dû à plusieurs facteurs qui s’intriquent entre eux et dont la détermination est essentielle lors du bilan clinique qui doit prendre en compte les facteurs « psychologiques, endocriniens, toxiques et psychiatriques ». Ceci complexifie l’approche diagnostique et thérapeutique, la problématique principale étant alors difficile à déterminer.
La recherche d’un hypogonadisme
Nous n’envisagerons ici que les relations entre DSH et testostérone. Celle-ci stimule physiologiquement le désirsexuel.Trouble du désir et diminution de testostéronémie étant statistiquement associés, il est recommandé de rechercher un hypogonadisme devant un trouble du désir. Des études expérimentales conduites chez l’homme ont montré que la relation entre concentration de testostérone circulante et désir sexuel se fait selon un modèle à seuil chez l’homme jeune normal et un modèle plus progressif chez l’homme âgé.
En cas d’hypogonadisme complet, les valeurs de la testostérone sont effondrées. Le traitement substitutif corrige signes et symptômes, faisant apparaître le désir sexuel lors du traitement de l’impubérisme et le rétablissant en cas d’hypogonadisme acquis de l’adulte. L’association d’un trouble du désir sexuel et de valeurs de testostérone inférieures à celles qui sont normales chez les hommes jeunes évoque un hypogonadisme de survenue tardive. Il devra être confirmé par une seconde détermination et confronté à un dosage de LH et de prolactine si la LH est basse.
L’effet du traitement substitutif sera plus net si la testostérone est plus basse et s’il n’y a pas d’autres cause d’altération du désir sexuel.
Il ne faut pas méconnaître les autres causes du DSH, en particulier chez l’homme avançant en âge, chez lequel la prise en charge devra tenir compte, outre d’un possible hypogonadisme de survenue tardive, des autres facteurs étiologiques d’altération du désir sexuel (santé, partenaire, facteurs socio-économiques et psychologiques) et les autres troubles sexuels (dont la dysfonction érectile, fréquemment intriquée avec le trouble du désir).
A noter : il n’y a pas de preuve que le traitement par testostérone augmente le risque de cancer de la prostate, d’hyperplasie bénigne de la prostate ou favorise l’expression clinique de cancers de la prostate infracliniques.
Communication du Pr Lejeune (CHU Lyon).
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