À peine né, le dispositif du « praticien territorial », voulu par Marisol Touraine pour repeupler les déserts médicaux en médecins libéraux, a trouvé sa version salariée. C’est Christian Paul, un député socialiste qui piaffe depuis longtemps face au casse-tête des zones blanches, qui a trouvé la solution. Son amendement au PLFSS 2013, adopté en première lecture mi-octobre à l’Assemblée va étendre le dispositif du « praticien territorial » aux assistants hospitaliers. Moyennant un contrat avec leur ARS, hôpitaux, mais aussi cliniques pourront donc envoyer leurs praticiens exercer une activité ambulatoire dans une zone sous-dotée.
Un autre amendement est venu compléter le dispositif en permettant à des professionnels de santé de « partager une activité salariée avec l'exercice, en parallèle, de la médecine générale dans les territoires en voie de démédicalisation». Autrement dit, la voie de l’ambulatoire s’ouvre aussi aux médecins salariés de nos hôpitaux ou cliniques, qu’ils y conservent ou pas un temps partiel de PH.
Plus de transversalité
En présentant son amendement en commission des Affaires sociales, le député -qui est aussi rapporteur du volet Assurance-maladie du PLFSS- a justifié ce nouveau dispositif par la nécessité de « compléter les dispositifs de lutte contre les déserts médicaux, en facilitant l’exercice de la médecine salariée, en complément à l’exercice libéral ».
Il espère d’ailleurs, à cette occasion, impulser d’avantage de transversalité entre le monde hospitalier et la médecine ambulatoire. Pour Christian Paul, ce salariat par délégation pourrait être exercé dans « des maisons de santé pluridisciplinaires, des centres de santé ou à partir d’hôpitaux de proximité ou de mutuelles ». Il estime toutefois qu’« il faut aménager leur environnement et faciliter leur organisation » pour encourager ces nouveaux modèles.
Reste à savoir désormais comment sera reçu cet amendement par les médecins libéraux eux-mêmes qui, au printemps dernier, avaient fortement rejeté la proposition de la Fédération Hospitalière de France (FHF) qui souhaitait envoyer des hospitaliers dans les cabinets pour prêter main-forte à leurs confrères dans les déserts médicaux. Autre interrogation : ces médecins envoyés en ville auront-ils la formation ad hoc pour y exercer la médecine générale ?
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