VOS MALADES ONT LU
« L'Express », 31 mai
« L'appel du Sud », longuement commenté par « l'Express » cette semaine, touche aussi les médecins. Un simple coup d'il à la carte de France illustrant la densité médicale par région en 1997 suffit à s'en convaincre. De l'Aquitaine à la Provence, les médecins se serrent à raison de 308 à 406 pour 100 000 habitants, tandis que les régions septentrionales doivent se contenter de 231 à 258 pour 100 000 habitants. Les médecins ne visent pourtant pas que le Sud, mais aussi les villes. L'Ile-de-France est aussi bien pourvue que le Sud, et le Nord - Pas-de-Calais fait mieux que la région environnante. Infirmiers et kinésithérapeutes suivent eux aussi cette répartition inégale d'un bout à l'autre du territoire.
« L'Express » nous apprend pourtant que le problème ne date pas d'hier, puisque cet « héliotropisme » va croissant depuis la fin du XIXe siècle. Que faire ? Faut-il réglementer l'installation des médecins, quitte à retirer cette « dernière liberté des médecins libéraux » ? Faut-il plutôt développer des incitations et des aides à l'installation dans les régions défavorisées ? Une seule chose semble sûre à « l'Express » : des « mesures fermes » s'imposent.
La génétique, libératrice ou contraignante ?
« Cur et santé », mai-juin
Notre génome serait-il décevant, et son déchiffrement plus angoissant qu'exaltant ? On peut en tout cas se poser la question, à la lecture d'un article de « Cur et santé » qui souligne d'entrée de jeu que « la somme de nos gènes est finalement plus restreinte que ce que l'on avait supposé ». D'autre part, si l'on peut assurer que sera bientôt connue la position des gènes sur la carte génétique, on ne peut en dire autant du déchiffrage de la fonction des gènes, qui impose « souvent un chemin long et tortueux ». L'enthousiasme né de la découverte de l'ADN a donné un temps une place première à l'inné, mais l'acquis n'a pas dit son dernier mot et l'Homme, « fait d'empreinte génétique, d'empreinte culturelle et d'empreinte sociale intimement intriquées en une alchimie complexe » apparaît de plus en plus difficile à lire. Les espoirs que représentent pour la clinique le diagnostic prédictif, les thérapies géniques ou la pharmacogénomique, n'avancent pas aussi vite que certains pourraient l'espérer, quand ces techniques ne posent pas de redoutables problèmes éthiques.
Alors, si le savoir s'est considérablement développé dans ce domaine, s'il mène à un certain pouvoir, reste à déterminer vers quel vouloir nos sociétés vont le tirer : la revue espère qu'il s'agira d'un « vouloir dessiner les contours du sens d'une vie, avec le regard serein de celui qui n'est plus dans l'ignorance ».
Les complications du diabète sont évitables
« Notre Temps », juin
L'épidémie commence à peine, alors qu'elle est déjà la quatrième cause de mortalité dans les pays développés, du fait de ses « conséquences dramatiques ». Et pourtant, insiste longuement « Notre Temps », le diabète, puisqu'il s'agit de lui, pourrait non seulement être prévenu dans nombre de cas, mais traité de façon à éviter la plupart des complications qui surviennent actuellement chez 45 % des diabétiques dans les dix ans qui suivent le dépistage de la maladie.
Le mensuel consacre en effet deux fois plus de colonnes aux mesures qui permettraient de limiter les dégâts qu'aux dégâts eux-mêmes : prévention par l'activité physique et diététique bien comprise, dépistage aussi précoce que possible, traitement de plus en plus personnalisé au fur et à mesure que les classes thérapeutiques se diversifient, précautions d'hygiène de vie adaptées et suivi médical spécialisé devraient en effet obtenir des résultats tout à fait favorables.
Guerre sans fin
« Le Point », 1er juin
Les hommes avaient cru, dans les années soixante-dix, vaincre les bactéries. Celles-ci démontrent aujourd'hui qu'elles sont au moins aussi fortes que l'homme, voire davantage. « Le Point » évoque leur dernière victoire, aussi rapide qu'inquiétante : en six mois en effet, des entérocoques sont venus à bout du dernier-né des antibiotiques, « annoncé comme la nouvelle arme capable » de les terrasser. Ce n'est qu'un exemple, parmi les réussites bactériennes récentes.
Il est vrai que les bactéries ne manquent pas de moyens pour s'emparer des gènes de résistance de leurs congénères : conjugaison ou transformation assurent des transferts rapides qui restent plus fréquents que les mutations. Les choses se compliquent du fait que les gènes de résistance qui courent l'environnement en général, l'environnement hospitalier en particulier, viennent « peut-être des micro-organismes d'où l'on extrait... les antibiotiques ». Ce qui n'empêche d'ailleurs pas les bactéries d'inventer aussi des résistances aux antibiotiques synthétiques. Les pessimistes estiment que « dans la course aux armements contre les bactéries, nous aurons toujours une longueur de retard ». « L'Express » se contente de souligner que « la guerre entre l'homme et le microbe ne se terminera...jamais ».
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