Après la Ferté-Bernard (Sarthe), c’est au tour de la ville de Cognac (Charente) de se lancer dans l’aventure de la médecine salariée. Il y a près d’un mois, Michel Gourinchas « entend à la radio que neuf jeunes médecins sur dix préfèrent le salariat à l’exercice libéral », raconte-t-il au « Quotidien ». Et « ça fait tilt ». Le maire socialiste de Cognac, commune moyenne de 19 000 habitants, « cherchai[t] alors un moyen de répondre au besoin grandissant des patients, qui ont de plus en plus de mal à retrouver un successeur à leur médecin traitant quand celui-ci part en retraite ». « Certes, il n’y a pas encore le feu, reconnaît-il, seulement quelques étincelles… Mais dans cinq ans, 40 % des généralistes de Cognac auront atteint l’âge du départ. »
Deux généralistes pour commencer.
La mairie de Cognac entame doucement les démarches. Un coup de fil à La Ferté-Bernard lui permet de se faire une idée du fonctionnement d’un centre de santé municipal. « On aimerait trouver un local évolutif et commencer par embaucher deux généralistes d’ici un an. Les médecins toucheraient un salaire de la mairie à laquelle les patients paieraient directement les consultations, au tarif conventionnel ».
La presse locale avance le chiffre de 5 000 euros net par mois. « Je pense que cela correspond au salaire d’un médecin employé par une communauté de commune », confirme le maire.
ARS, sécu et Ordre consultés.
Tout reste à faire. L’idée de salarier une secrétaire médicale est avancée en conseil municipal, celle d’une maison de santé pluridisciplinaire rejetée. « Nous ne manquons pas de spécialistes et à choisir entre l’exercice regroupé libéral et salarié, je persiste à penser que les jeunes médecins préféreront la seconde option », argumente Michel Gourinchas.
Après un premier état des lieux budgétaire au mois de mars, la mairie prévoit de rencontrer en avril l’Agence régionale de santé (ARS) Poitou-Charentes, l’assurance-maladie et l’Ordre des médecins. « Nous ne voulons certainement pas mettre des bâtons dans les roues des libéraux, mais améliorer l’accès aux soins de premier recours des Cognaçais avant qu’il ne soit trop tard », anticipe le maire.
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