Pour les personnes à mobilité réduite

Des vêtements faciles à mettre

Publié le 21/12/2004
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LA CREATION de Selfia* est née d'un constat : la perte d'autonomie commence souvent par une difficulté à s'habiller. « Tant qu'une personne peut se vêtir seule, elle conserve sa dignité, souligne Jean-Pierre Raffin, ancien cadre de La Redoute, qui, avec Patrice Roubinovitz, a lancé ce nouveau produit . Le jour où elle ne peut plus enfiler seule son pantalon ou ses manches de chemise, elle bascule vraiment dans la dépendance. »
D'où l'idée de créer un vêtement facile à passer, tout en restant élégant. Des fermetures Eclair bien placées, des Velcro remplaçant habilement les boutonnières limitent les mouvements douloureux. Quant aux manches de chemise et aux jambes de pantalon, elles s'ouvrent complètement, pour y glisser bras et jambes sans efforts... Il a fallu deux ans pour mettre au point le prototype, avant de confier la confection à une entreprise roubaisienne.
Testés dans les services de gériatrie du Chru de Lille, ces vêtements d'un genre nouveau ont reçu un très bon accueil. « Pour certaines personnes grabataires, l'habillage est tellement délicat que l'on se contente d'enfiler les uniformes hospitaliers, ouverts dans le dos. Mais ils sont tous les mêmes et font un peu camisole, confie Catherine Corteel, ergothérapeute au centre des Bâteliers. Les vêtements créés à Roubaix demandent un certain apprentissage au départ (pour maîtriser toutes les ouvertures masquées dans les coutures), mais ils permettent d'habiller des personnes qui ont perdu leur mobilité - au niveau de la rotation externe des bras, par exemple. Le vêtement fait vraiment partie du quotidien : pouvoir s'habiller, aller aux toilettes sans aide grâce à des systèmes de braguette astucieux permet de rester autonome plus longtemps. C'est essentiel aussi pour l'image de soi »
Certains responsables de caisse primaire d'assurance-maladie ont bien compris l'importance de l'innovation et acceptent de rembourser une partie du prix de ces vêtements (vendus 50 euros le chemisier, 75 euros le pantalon en flanelle). A l'avenir, les deux créateurs roubaisiens espèrent obtenir une inscription sur la Lppr (Liste des produits et prestations remboursables, ex-Tips), qui permettrait de généraliser le remboursement et de rendre ces vêtements accessibles à tous.

contact@selfia.com.

> FLORENCE QUILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7658