Des variants génétiques expliquent les convulsions fébriles suite au vaccin ROR

Publié le 27/10/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les convulsions fébriles dans les suites d’un vaccin ROR sont-elles un effet secondaire de la vaccination ou le vaccin ROR est-il seulement l’un des stimuli potentiels parmi d’autres chez des enfants prédisposés ? Les deux mécanismes entreraient en jeu, d’après une étude danoise publiée dans « Nature Genetics ».

Les généticiens du Statens Serum Institut de Copenhague ont tenté de répondre à la question en analysant le génome de 1 300 enfants danois ayant présenté un épisode convulsif fébrile après le vaccin. En comparant leur profil génétique à 5 800 enfants n’en ayant pas fait après le vaccin et à 2 000 autres ayant eu des convulsions fébriles non liées au vaccin, l’équipe dirigée par Bjarke Feenstra a identifié 6 variants génétiques.

Deux loci spécifiques, quatre plus communs

Les résultats montrent que deux loci sont associés à des épisodes convulsifs fébriles comme événement secondaire spécifique au vaccin, puisque les gènes concernés modulent la réaction du système immunitaire aux agressions virales. Les quatre autres sont en rapport avec des anomalies des canaux ioniques neuronaux et correspondent à des convulsions fébriles « banales ». Le risque convulsif fébrile est multiplié par quatre chez les enfants porteurs par rapport aux non porteurs.

Les chercheurs soulignent que les six mutations découvertes dans une population exclusivement danoise ne représentent qu’une petite partie des causes génétiques susceptibles de favoriser les convulsions. « Les résultats d’études comme la nôtre devraient conduire à terme à des vaccins encore plus sûrs », a estimé Bjarke Feenstra. Le vaccin ROR triple le risque de convulsions fébriles dans la 2e semaine après la vaccination, entraînant 3 à 16 cas supplémentaires pour 10 000 enfants vaccinés. Le rapport bénéfice/risque reste largement positif en évitant « le décès d’un million d’enfants à travers le monde chaque année ».

Nature Genetics, publié en ligne le 26 octobre 2014

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr