Des vaches au lait plus riche en oméga 3

Publié le 05/06/2002
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L'importance pour la santé d'apports nutritionnels respectant l'équilibre en acides gras poly-insaturés est désormais reconnue. Si dans le passé la nécessité des acides gras oméga 3 a été sous-estimée, les nutritionnistes soulignent maintenant que le rapport linoléique n-6/alpha linolénique n-3 devrait tendre vers la valeur de 5. Ce qui est loin d'être le cas dans la population française.

L'introduction de graines de lin, riches en acide alpha linolénique (n-3), dans le fourrage des bovins (environ 5 % de la ration) permet d'obtenir des produits riches en oméga précurseurs et dérivés et, par là, d'enrichir de façon naturelle le régime de l'homme. Les éleveurs utilisant cette technique visent à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments tout en maintenant le goût du lait et de ses dérivés.
Une étude réalisée par l'équipe INRA-ENSAR Rennes a tenté de mesurer les effets de l'élevage à nutrition orientée sur les paramètres lipidiques sanguins de l'homme. Elle a porté sur 75 volontaires, consommateurs de produits d'élevage à nutrition orientée (les graisses animales représentaient 65 % de l'apport lipidique). Dans les triglycérides du sérum de ces volontaires, C18:3 (n-3) passe à 0,93 % (au lieu de 0,44 %) et les n-3 dérivés à 3 %, contre 2,5 % ; la ration n-6/n-3 baisse de 14,7 à 10,4. Dans les phospholipides des hématies, le C20:5 (n-3) augmente de 0,59 % ( versus 0,45 %) et le C22:6 (n-3) de 5,12 % ( versus 4,77 %) ; le ratio n-6/n-3 diminue de 4,3 à 3,8. Comme le concluent les auteurs, ces paramètres mesurés sont proches de ceux observés avec un régime crétois.

Table ronde organisée par le département Nutrition Pâturages, dans le cadre du MEDEC 2002.

Ludmila COUTURIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7140