ENCORE UNE ÉTUDE qui tend à prouver l'existence d'un lien entre infection par le virus de l'hépatite C et diabète de type 2. Des hépatologues taïwanais (Jee Huang et coll.) ont inclus dans une étude épidémiologique un total de 683 patients tout-venant infectés par le virus de l'hépatite C et 515 sujets contrôles appariés.
L'analyse des premières données biologiques a permis de détecter un diabète de type 2 chez 161 des malades et chez 68 témoins. Dans un deuxième temps, les investigateurs ont soumis tous les autres participants (522 malades et 447 témoins) à une épreuve d'hyperglycémie par voie orale. Ce test a permis de détecter que seulement 27,7 % des patients infectés par le VHC ne présentaient aucun trouble de l'assimilation glucidique. Ils étaient 34,6 % à présenter des signes d'intolérance au glucose. Pour 37,8 % des sujets, un véritable diagnostic de diabète de type 2 pouvait être posé. Ces chiffres étaient respectivement de 64,7 ; 32,4 et 2,9 % chez les témoins.
Stade avancé de fibrose hépatique.
Parmi les facteurs de risque de diabète, les auteurs mettent en avant l'existence d'un antécédent familial de diabète, le sexe masculin, un stade avancé de fibrose hépatique et l'âge.
Un travail de l'équipe de gastro-entérologie de l'hôpital Beaujon (Clichy), mené au sein de l'équipe du Pr Patrick Marcellin et publié un peu plus tôt cette année, a déjà souligné les liens entre certains génotypes viraux, la charge virale et le degré de fibrose hépatique. Un total de 600 patients – 100 infectés par le VHB et 500 par le VHC – avait été inclus. Les auteurs avaient évalué le degré d'insulinorésistance, par l'indice HOMA-IR (insulinémie [µmol/ml] x glycémie [mmol/l]/22,5), le jour même de la biopsie hépatique et effectué une mesure de la charge virale sérique. Au total, 32,4 % des sujets infectés par le VHC et qui n'étaient pas diabétiques de type 2 le jour de leur inclusion présentaient des signes d'insulinorésistance. Parmi les facteurs de risque de troubles glycémiques, les auteurs retiennent un syndrome métabolique, l'existence d'une infection par un génotype 1 ou 4, une charge virale élevée, une fibrose hépatique significative et des signes de stéatose sévère. Une insulinorésistance a été diagnostiquée chez seulement 15 % des 145 patients ne présentant pas de signes d'insulinorésistance ou de fibrose hépatique. L'analyse comparative entre les patients infectés par le VHC et le VHB montre que le taux d'insulinorésistance est nettement plus élevé chez les premiers puisqu'ils étaient 33 % contre 5 %.
Dans le dernier numéro en date de l'« American Journal of Gastroenterology », les Drs Ayse Aytaman et Samy McFarlane (Brooklyn) estiment que la tolérance à la glycémie des sujets infectés par le VHC doit être explorée régulièrement et que des études doivent être mises en place afin de préciser l'impact de cette anomalie métabolique sur la réponse au traitement antiviral.
« Am Journal of Gastroenterology » en ligne Gastro-enterology 134(2)416-23.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature